Le premier extranet national des médecins généralistes Medsyn ne date pas d’hier. Ses premières expérimentations sur le Web, menées dans le département du Gers, remontent à 1995. A l’époque, il avait été exigé de l’hébergeur Sligos – non sans mal – “l’adoption des technologies IP”, se souvient Charles-Antoine Roussy, directeur général de Medsyn. L’extranet n’a véritablement été légitimé que deux ans plus tard, sous l’impulsion des ordonnances Juppé relatives à la modernisation du système de soins en France.
Depuis ses débuts, l’accent a été mis sur le contenu de Medsyn. Les principales rubriques sont consacrées à la formation, à la pratique médicale et à la vie professionnelle. Réel outil de travail quotidien, Medsyn recense les comptes rendus de la vie conventionnelle, ainsi que les résultats des élections aux caisses de retraite. “Le contenu médical francophone disponible sur le Web fait cependant encore pâle figure face aux mastodontes éditoriaux anglo-saxons comme Medline”, remarque Charles-Antoine Roussy.
Côté services, Medsyn permet la télétransmission de feuilles de soins électroniques (FSE) depuis l’automne dernier. Il référence les logiciels homologués FSE-Pro. La transmission via le site est sécurisée par la carte professionnelle santé (CPS) du médecin. Dotée d’un cryptoprocesseur, celle-ci signe et chiffre les FSE. Une passerelle gérée par Atos les redirige ensuite vers le réseau santé social (RSS) et délivre les accusés de réception techniques (ART) émis par les caisses d’assurance maladie. Des services d’hébergement de pages personnelles, de messagerie électronique, de forums et de carnets d’adresses sont aussi venus se greffer sur Medsyn. L’ensemble s’articule autour de la plate-forme Exchange de Microsoft. A titre d’exemple, les médecins sont en mesure de collaborer sur le traitement de leur patient. Fort appréciés, “ces services à valeur ajoutée, pour lesquels le médecin souscrit un abonnement de 145 francs, ont cependant souffert de l’arrivée des fournisseurs d’accès dit gratuits, qui se posent en concurrents de Medsyn”, regrette Charles-Antoine Roussy.
Parti à l’origine d’un effort coopératif entre les médecins membres du syndicat MG France, Medsyn aborde en effet un tournant de son histoire. Sur un potentiel de cinquante mille médecins, seuls mille cinq cents sont aujourd’hui abonnés. “Nous recherchons des partenariats lourds pour financer notre développement”, souligne Charles-Antoine Roussy. Or, pour l’heure, les seuls à manifester un intérêt fort se trouvent être les sites portails américains de santé et les grands comptes pharmaceutiques. Mais leurs objectifs commerciaux, difficilement conciliables avec ceux de Medsyn, pourraient bien nuire à l’indépendance des médecins .
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