Le juteux marché de l’automobile électrique et connectée aiguise les appétits : alors que la valeur des composants électroniques va exploser dans les années qui viennent, le Taïwanais MediaTek et l’Américain Nvidia ont profité du Computex de Taipei pour s’allier. Profitant du plus grand salon du monde de l’électronique, les deux patrons Rick Tsai et Jensen Huang ont annoncé le développement d’une plateforme commune. Un accord qui prendra la forme non pas d’une puce, mais d’un duo.
À MediaTek, leader mondial avec Qualcomm des puces tout-en-un (SoC), la conception de la puce de contrôle (CPU, I/O, etc.). À Nvidia, la mise au point d’un « chiplet » mêlant GPU et unités de calcul IA qui sera joint à la première. MediaTek, qui dispose déjà d’une puce taillée pour les voitures (Dimensity Auto) vient chercher chez Nvidia une puce de soutien. Nvidia, qui développe lui des solutions haut de gamme pour voiture autonomes, de nouveaux débouchés pour valoriser ses technologies 3D, IA… et ses logiciels.
Nvidia prête sa puissance de calcul… et ses logiciels
Si le marché auto est en plein boom – Nvidia parle de 12 de milliards de dollars pour l’unique marché des SoC auto en 2023 -, il est très fragmenté. Des spécialistes, comme NXP, ont l’avantage d’être implantés depuis un bon moment – et d’être spécialisés dans des puces « pros ». Quant à Qualcomm, il profite de sa domination dans le domaine de la connectivité (il contrôle 80% du marché mondial de la connectivité automobile !) pour pousser ses puces Snapdragon Drive. Mais avec l’avènement des fonctions autonomes, les voitures vont avoir besoin de puissance. De beaucoup de puissance.
« L’IA et le calcul accéléré alimentent la transformation de l’ensemble de l’industrie automobile », a déclaré le PDG de Nvidia, Jensen Huang. « La combinaison des SoC de pointe de MediaTek aux technologies logicielles GPU et AI de NVIDIA va offrir de nouvelles expériences utilisateur, une sécurité améliorée et de nouveaux services connectés pour tous les segments de véhicules, du luxe à l’entrée de gamme. »
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Avec ses technologies d’intégration très poussées (SoC) et son savoir-faire dans les réseaux sans fil (Auto Connect) qui lui permettent de tenir à Qualcomm dans les smartphones, MediaTek a des atouts indéniables. Mais il lui manquait des briques fondamentales. Outre la puissance de calcul pure, c’est aussi (et surtout ?) le savoir-faire logiciel que MediaTek vient chercher chez Nvidia. Du système d’exploitation complet Nvidia DRIVE OS, en passant par DRIVE IX (gestion de la cabine, des capteurs extérieurs, etc.), l’accélération de calcul par GPU CUDA ou encore le SDK d’apprentissage profond TensorRT, Nvidia dispose de tous les outils software pour piloter les voitures.
Une course de longue haleine
S’il est indéniable que l’industrie auto soit en plein boom, que ce soit par son électrification ou le développement des technologies de conduite autonome ou encore l’enrichissement du cockpit, il n’en reste pas moins que les calendriers automobiles sont bien plus lents et précautionneux que le monde du PC ou des smartphones.
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Il faudra donc attendre un certain temps avant de voir arriver les premières annonces. Dans ce marché où la tendance est au remplacement des multiples contrôleurs par des puces uniques, l’offre de MediaTek et Nvidia a ceci d’intéressant qu’elle semble combiner le meilleur de deux mondes… Mais la présence de deux acteurs au lieu d’un peu aussi jouer contre les deux entreprises. Les constructeurs, qui ont d’immenses besoins de garantie et de support, verront peut-être d’un mauvais œil le risque de scission d’une telle alliance. En tout état de cause, outre les concurrents classiques du monde des puces auto, la cible est ici Qualcomm. Le king des puces de communication et numéro 1 mondial des SoC de smartphones qui n’a pas besoin, lui, de partenaire pour concevoir la totalité des éléments de sa plateforme.
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Source : Nvidia
