Contre vents et marées, Mediapps a, jusqu’au dernier moment, cru à son projet d’introduction au Nouveau Marché du 21 novembre. Mais le contexte boursier a tourné à l’orage pour le premier infomédiaire français et leader européen du portail d’en- treprise. Le décrochage brutal de 20% du concurrent anglais Autonomy a inquiété les analystes. Du coup, Mediapps a reporté son projet de récolter les 50 à 55 millions d’euros attendus (5,5 millions d’actions à 8,8 ou 10 euros).
Objectif : un chiffre d’affaires de 26 M€ en 2002
“En France, on se pose beaucoup de questions sur les calculs de valorisation de start up, déplore François Bernard, directeur administratif et financier. A l’étranger, l’on se penche plus sur des facteurs macroéconomiques. ” En affichant ses ambitions européennes tout en rassurant ses cent cinquante clients -dont la plupart sont des grands comptes- Laurent Binard, le PDG de Mediapps, avait nettement misé sur ce second volet. Présent en France, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne, le président espère maintenir le cap du développement européen et doubler le chiffre d’affaires (et le nombre de clients) tous les ans, pour atteindre 26 millions d’euros en 2002. Le marché est large : le cabinet d’analyses Ovum l’estime à plus de 8 milliards d’euros en 2005 et le Meta Group prévoit que 85 % des entreprises posséderont un portail à cette date. En matière technologique, tous les projets de développement sont annoncés comme maintenus. La nouvelle version professionnelle du logiciel Net. Portal inclura la technologie Net. Semantic, un moteur de recherche en langage naturel pouvant filtrer les 30000 canaux d’information fournis par défaut.
Laurent Binard se veut rassurant. Avant le report, il estimait que l’entreprise pouvait “assurer son développement sans faire appel au marché jusqu’en juin 2001“. Mediapps ne comptait pas uniquement sur la Bourse pour assurer sa croissance. Il a assis son développement international sur des partenaires technologiques de poids -IBM, Business Objects, Oracle, ou encore Microsoft. Mais le rêve boursier n’est que partie remise. L’éditeur français pourrait retenter sa chance dès le printemps prochain.
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