Le fait d’être un des actionnaires de Mediapart n’y a rien fait. Le site vient de mettre en ligne le premier volet d’une série de six articles consacrés à Xavier Niel, fondateur d’Iliad, maison mère de Free.
Contrairement aux attentes des journalistes qui ont mené l’enquête, Xavier Niel n’a pas souhaité collaborer à ce dossier. Le patron d’Iliad a d’ailleurs refusé la demande d’entretien de Laurent Mauduit par courrier que Mediapart a mis en ligne. Il ne s’estime pas assez important pour faire l’objet d’un si lourd sujet. « Je n’ai aucune médaille, le pouvoir en place me (nous) tape toujours dessus qu’il soit de gauche ou de droite, je ne fais partie d’aucun cercle, d’aucun syndicat, d’aucune loge ou équivalent, je ne suis donc ni un personnage “public” ni un personnage “important” », a-t-il réagi à la demande d’interview.
Il poursuit en pointant la volonté du site de « lui taper dessus, comme par écho au fait que j’ai pu vous aider financièrement à votre lancement (et donc très indirectement à votre succès), ce dont vous semblez avoir “honte” ». Il fait allusion à son entrée dans le capital du site lancé en 2008.
En effet, Niel fait partie de l’association des amis de Mediapart qui ont soutenu financièrement le projet éditorial d’Edwy Plenel. Il a ainsi contribué à hauteur de 200 000 euros dans cette association qui détient 12,99 % du capital du site d’information.
Le patron a conclu son courrier par « Merci, tapez, tapez, il en restera bien quelque chose 😉 ». Il s’attend clairement à un dossier à charge. Va-t-il poursuivre en justice les auteurs comme il l’a fait ? Il s’y prépare. S’il n’attaque pas les journaux, Xavier Niel a déjà attaqué des journalistes pour des articles publiés. La dernière à en avoir fait les frais est Solveig Godeluck (Les Echos). Le dirigeant a même fait savoir qu’il dispose d’« un modèle de plainte tout prêt. Il n’y a juste qu’à remplir le nom du journaliste ».
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