La cohabitation entre anciens et nouveaux systèmes n’est déjà pas facile, mais lorsqu’il s’agit de basculer l’ensemble de ses applications vers l’euro, la tâche devient franchement complexe. “Nous gérons trois systèmes en parallèle : deux anciennes applications développées en Cobol, qui ont vingt ans d’existence, et Isis, le nouveau logiciel développé à partir de l’atelier logiciel COOL : Gen de Computer Associates. Isis est désormais fonctionnel à 80 %. Fin 2002, ce sont 98 % de ses fonctions qui seront exploitées”, résume Dominique Laurencin, directeur des systèmes d’information et membre du comité de direction du Groupe Médéric.En attendant cette échéance, les deux anciens systèmes gérant les retraites doivent donc pouvoir traiter toutes les opérations en euros. “Nous devons également rendre compatible à l’euro le c?”ur d’Isis, développé à partir des directives euro de 1996 qui ont évolué en 2000, reprend Dominique Laurencin, nous avons donc deux chantiers à mener de front. Sans compter ceux concernant tous les logiciels disséminés à droite et à gauche. Il s’agit alors de contacter les éditeurs pour nous assurer de la compatibilité des produits.”
Une bulle Francs pour réduire les coûts
Les modifications et les développements commencés sur Isis ne visent pas à transformer toutes les données et tous les traitements en euros. “Nous devons pouvoir garder l’ensemble des données des déclarations de salaires des années 2001 et celles antérieures en francs. Isis gère donc les deux monnaies, explique Dominique Laurencin, la plus grosse charge de travail reste cependant la rénovation des anciennes applications. Notamment parce que nous devons couvrir le risque que certaines fonctions ne soient pas assurées par Isis fin 2001. Mais à terme, ces applications devront dispara”tre. Nous avons donc limité les investissements en créant une bulle Francs sur ces systèmes. Tous les traitements s’effectuent en francs. Des convertisseurs euros-francs et francs-euros assurent la conversion des données dans la monnaie adéquate en entrée et en sortie du système.”Cette phase de rénovation des anciennes applications a été confiée à la société Sodifrance, qui gère également la tierce maintenance applicative des deux systèmes.Autre charge de travail, la refonte marketing de toutes les offres du groupe. “L’aspect marketing du passage à l’euro est très important. Beaucoup de nos tarifs sont exprimés en pourcentage, ça ne pose alors pas de problèmes. Mais pour toutes les sommes indiquées en francs et qui seront donc désormais en euros, il faut travailler sur les arrondis, étudier l’effet psychologique des différents seuils. On ne peut pas simplement convertir les sommes”, assure Dominique Laurencin.Du côté des employés, formations et informations sur l’euro sont prodiguées. “Il ne reste plus beaucoup de temps, les entreprises doivent vite préparer leur bascule, conseille Dominique Laurencin, d’autant plus qu’il y aura peut-être des pénuries de ressources à l’approche de l’échéance.”
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