C’est officiel, la télémédecine a désormais une existence légale. Un décret publié le 19 octobre 2010 au Journal officiel encadre cette nouvelle pratique de la science d’Hippocrate. Dans une interview accordée au Parisien, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, assure au quotidien que « les premières téléconsultations auront lieu début 2011 ».
Pour autant, il ne faut pas en conclure que tout patient pourra se connecter à Internet pour qu’un médecin établisse un diagnostic. La téléconsultation sera autorisée par les agences régionales de santé dans le cadre de projets précis ou définie dans un programme national par les ministres chargés de la santé, des personnes âgées, handicapées et de l’Assurance maladie.
« Il ne s’agit pas de faire de la médecine fast-food, déclare Jacques Lucas, cardiologue et vice-président du conseil national de l’Ordre des médecins, chargé des systèmes d’information en santé. Les téléconsultations seront encadrées par voie contractuelle par les agences régionales de santé. Elles pourront intervenir lorsqu’un deuxième avis spécialisé est requis. » Un généraliste pourra faire examiner une plaie à distance par un dermatologue par exemple.
Remboursé par la Sécurité sociale
Mais, la télémédecine aura aussi pour objectif de favoriser l’accès aux soins dans les zones sous-dotées en professionnels de santé.
« L’entretien avec le patient est primordial pour établir un diagnostic. La téléconsultation n’interviendra que dans des cas bien précis comme le suivi de pathologies cliniques. Ou dans le cas de pratiques précises. Pour établir le diagnostic d’une personne qui souffre de troubles cardiaques, vous devez lui faire passer un électrocardiogramme. Cet examen pourra être pratiqué par un généraliste ou du personnel médical. Les résultats seront transmis par Internet », détaille Jacques Lucas.
Connexions sécurisées
Les examens, les dossiers médicaux seront transmis par des connexions sécurisées. « Une consultation doit s’organiser avec des moyens technologiques qui ne se résument pas à Internet avec des capteurs », ironise le professionnel de la santé. Le matériel médical devra donc être adapté à la télémédecine, notamment pour permettre la transmission des informations.
Une fois le diagnostic confirmé par le spécialiste, les « ordonnances pourront être envoyées par e-mail ou voie postale au patient ou à son pharmacien », a indiqué Roselyne Bachelot au Parisien.
Ces consultations dont le tarif devrait être aligné sur celles existantes seront remboursées par la Sécurité sociale. Reste à savoir si les centres médicaux de proximité ou les médécins spécialistes sont prêts à financer ces nouveaux équipements. Bien que largement répandue, la Carte vitale, douze ans après sa création n’est toujours pas entrée dans tous les établissements de santé.
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