L’étonnement était alors général. La surcotation de WorldCom, société internationale spécialisée dans l’accès à internet, lui permettait de s’offrir, en 1998, le deuxième opérateur américain derrière AT&T, MCI. Las ! Quatre ans
plus tard, sa décote soudaine engendrait la plus grande faillite jamais déclarée aux États-Unis.À l’occasion du salon Networld+Interop à Las Vegas, fin avril, WorldCom-MCI a fait place nette à MCI, un an presque jour pour jour après le départ du sulfureux fondateur de WorldCom, Bernie Ebbers, accusé d’une fraude de près de 13
milliards de dollars !La société devrait sortir, au quatrième trimestre, de sa mise sous chapitre 11, et ne présenter qu’une… petite dette de 3,5 à 4,5 milliards de dollars (au lieu des 41 milliards souvent cités), selon son nouveau directeur
financier, Robert Blakely, l’un des fondateurs de Standard & Poor’s, agence de cotation financière très respectée de Wall Street. La chute d’Ebbers n’aurait cependant pas dû masquer un compte d’exploitation positif de WorldCom pour l’année 2002
et, comme nous l’écrivions déjà dès l’annonce de la mise sous protection de l’État, en septembre passé, ‘ l’entreprise maigrira et s’en remettra ; les vingt-deux millions d’abonnés ne disparaîtront pas du jour au
lendemain ‘.
Une offre simplifiée
MCI a annoncé, toujours lors de Networld+Interop, sa solution MCI Advantage, qui reprend une bonne partie de son offre de convergence de services, jadis appelée World-Com Connections, sur son backbone IP. Pour
convaincre ses clients, la société américaine joue sur l’économie (de 5 % à 20 %) engendrée par IP.Selon Karl Gerwig, de Current Analysis, elle leur force un peu la main pour les amener au tout-IP, en leur faisant miroiter une grosse économie.Mais, paradoxalement, si elle pousse, depuis 2001, la voix sur IP, elle refuse de s’occuper, pour le moment, d’une offre de gestion des PABX. ‘ Le service Advantage sera disponible en octobre ou novembre aux
États-Unis, et en Europe dès que possible ‘, s’est engagé le directeur marketing Ron McUtrie, présent à Las Vegas. Les offres complémentaires de raccordements en France devraient s’effectuer autour de l’xDSL, les connexions
de ce type étant les plus courantes dans notre pays.En France, l’offre d’accès internet continuera à être vendue sous le nom d’Uunet. Son intérêt est d’offrir des temps de réponse et de rétablissement garantis. Outre l’accès dédié ou commuté, MCI propose de l’hébergement sécurisé, en
colocation avec différents niveaux d’administration.La société a fait des services de réseaux privés virtuels, qui permettent d’interconnecter de manière sécurisée les différents sites d’une entreprise à moindre coût, son cheval de bataille. Comme pour l’hébergement ou l’accès, elle
propose toujours différents niveaux de services sur des liens Frame Relay, ATM ou LS. Mais si la France suit la tendance de sa maison mère, on peut imaginer que, à terme, son offre sera simplifiée pour réduire ses coûts d’exploitation.L’évolution sera sans doute progressive car, par exemple, les nombreuses entreprises clientes qui sont passées du X.25 au Frame Relay ces dernières années ne sont pas prêtes à remodifier leur infrastructure. À moins, justement, que
des offres de réductions drastiques ne justifient une nouvelle mise à jour.
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