Le 13 décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de Mayetic. Cette société, fondée en 1996, était l’une des rares en France
à ?”uvrer dans le domaine du travail collaboratif, face à des ténors comme IBM ou Microsoft. Elle était notamment connue pour ses solutions d’entreprise et son portail gratuit,
Mayeticvillage.net.Les vingt-trois salariés, qui, tous, présentaient la particularité de télétravailler, ont été licenciés. Un liquidateur s’emploie, aujourd’hui, à revendre les actifs de l’entreprise. Pour le fondateur et président de Mayetic, Bruno de
Beauregard, cette disparition serait entièrement imputable à de sombres conflits politiques dans la ville d’Asnières (Hauts-de-Seine).A ses yeux, l’entreprise serait en fait la victime d’une campagne de diffamation, orchestrée par le député-maire d’Asnières, Manuel Aeschliemann. Le premier édile de la ville aurait attaqué Mayetic pour s’en prendre à son président.
Bruno de Beauregard se trouve, en effet, à la tête d’une association de quartier, avec laquelle le maire est en conflit.
Impossibilité de se financer
Manuel Aeschlimann ?” injoignable ce jour ?” aurait, pour tenter de résumer une affaire très alambiquée, fait de Mayetic le paravent d’une pseudo-secte, l’organisation Ostad Elâhi*, dont le président réside lui-aussi
à Asnières.Pour Bruno de Beauregard, des reportages diffusés sur France 3 (un de ses clients), Canal+ et un article paru dans Le Monde notamment ont alors mis l’entreprise en difficulté, au moment où elle cherchait des
financements pour maintenir son activité.‘ La Caisse des dépôts et consignations, notre actionnaire à hauteur de 35 %, n’a plus donné aucun signe de vie à partir de la parution de l’article du Monde. Ils ne répondent même pas au
liquidateur. Quant à France Télécom, avec qui nous devions signer un partenariat de distribution en marque blanche, via Equant, il n’a plus donné aucune suite. ‘ La Caisse des dépôts ?” qui n’a pas pu répondre à nos
questions ?” a investi 4,3 millions d’euros dans Mayetic.Devant l’impossibilité d’attirer de nouveaux investisseurs, ‘ qui sont déjà frileux d’habitude ‘, selon Bruno de Beauregard, l’entreprise a alors dû baisser le rideau. Pour le moment, le
site Mayeticvillage.com fonctionne encore, mais devrait disparaître en février. La justice, saisie par le fondateur de Mayetic, devra établir les responsabilités exactes dans cette affaire.
* Selon l’Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu), qui traque les sectes, l’organisation Ostad Elâhi, par ailleurs reconnue d’utilité publique, ne fait pas aujourd’hui l’objet de
témoignages négatifs particuliers. Le président de Mayetic réfute qu’il s’agisse d’une secte et ne reconnaît que des relations privées avec son président.
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