Max Payne, deux mots, un patronyme autant qu’un avertissement. Après deux épisodes de plus en plus sombres, dans lesquels ce flic déchu s’enfonçait dans la violence, le désespoir et la dépendance aux antidouleur, Rockstar prend les choses en main, sous la férule discrète et lointaine du papa Remedy.
Cela signifie entre autres que Max Payne et son univers bénéficient de l’apport technologique cumulé au fil des derniers titres de l’éditeur : Euphoria et Natural Motion en tête. Les mouvements s’en trouvent du coup plus réalistes, même au sol Max continue de tirer, de se défendre, et la physique de l’environnement impressionne.
Beau et bon à la fois
Des progrès techniques qui viennent en renfort de la sacro-sainte trinité du gameplay de la série. Une jauge de vie qui ne se régénère pas seule, mais grâce à des pilules antidouleur qu’on trouve en explorant les niveaux. Une jauge de Bullet Time, qui se vide quand vous ralentissez le temps pour tuer vos ennemis plus facilement et qui se remplit peu à peu, ou plus vite quand vous réussissez un beau headshot, par exemple.
Une propension exagérée à tirer à deux mains et de préférence en se jetant sur le côté ou en avant, au ralenti également pour éviter les balles ennemies. Il suffit d’avoir joué aux premiers Max Payne pour se souvenir du souffle chaud et dangereux des balles qui fusent au ralenti. Se souvenir du plaisir enivrant de la dernière balle du dernier chargeur percutant impitoyablement le front du dernier ennemi encore debout.
No Payne, no gain
Dans Max Payne 3, vous aurez l’occasion de reprendre goût à cette jubilatoire dose d’action rythmée et soutenue, nous y avons goûté et il va nous être difficile d’attendre le mois de mai. Pensant se refaire ou laisser derrière lui ses fantômes, Max part au Brésil, à Sao Paulo, symbole urbain d’un pays qui émerge de plus en plus vite, portant aux nues ses riches et poussant dans l’abysse ses pauvres.
Avec un ami de l’académie de police, Raul Passos, notre héros travaille pour une famille richissime, les Branco. Tout pourrait bien se passer si Fabiana, jeune femme faire-valoir du patriarche de la famille, ne venait pas de se faire kidnapper contre rançon.
Another day at the office
Vous vous trouvez donc à transporter les quelques millions de la rançon dans un stade de foot gigantesque. Un gang d’excités venus des favelas débarquent alors sur la pelouse, armé jusqu’aux dents pour en prendre livraison. Jusque-là, tout va bien. Des coups de feu soudain. Des snipers abattent méticuleusement les kidnappeurs.
Des alliés ? Non, sauf si mettre une balle dans le bras de Max est une tradition locale de bienvenue. New York ou Sao Paulo, même combat, même poisse. Une situation qui permet à Max de donner libre cours à son cynisme désabusé et à quelques répliques aussi drôles que grinçantes. Cet ingrédient de Max Payne est lui aussi bien présent.
Plus malins que nous
Le reste de la mission que nous avons eu la possibilité de parcourir se résume à tenter de sauver notre peau et de récupérer la rançon. On commence par éliminer le gang de petits truands, puis on se retrouve confronter à un commando de mercenaires bien plus efficaces. Et quand on dit efficaces, on ne fait pas seulement référence à leur équipement, mais bien à leur organisation, à l’intelligence dont ils font preuve. C’est là qu’on note avec un certain effroi qu’ils sont diablement malins, plus que nous en fait.
Une fois la première surprise passée, et la première mort encaissée, on note qu’il ne nous attaque jamais de la même manière, sauf quand l’environnement ne leur en laisse pas le choix. Attaque frontale, contournement, tir de suppression accompagné d’une grenade, tout y est. Heureusement, Max est désormais capable de se mettre à couvert, difficile de faire autrement dans un jeu de tir à la troisième personne en 2012.
Le système de couverture est plutôt performant, même si on note parfois de petits ratés, mais c’est bien un des seuls défauts, avec peut-être la trop grande discrétion du réticule de visée à certains moments. Quoi qu’il en soit, la tension monte, les phases de tir en milieu confiné, puis ouvert, se suivent, usant de la verticalité des lieux pour vous faciliter ou vous compliquer la tâche. Oui, on a rapidement les mains moites sur sa manette.
Inversion
Car nous avons essayé la version Xbox 360 de Max Payne 3. Moins précis évidemment que sur PC, on arrive toutefois avec un peu d’habitude et un usage précautionneux du Bullet Time et du tir en esquive à quelques beaux cartons en pleine tête. Les plus fiers pourront même presser le bouton A pour voir une mise à mort encore plus au ralenti.
En définitive, seuls deux petits détails nous ont un peu chagrinés. Le premier, la mise à couvert se fait en pressant le bouton X, touche réservée généralement au chargement de l’arme, fonction ici attribuée au bouton B. On se retrouve souvent à faire l’un au lieu de l’autre. Le second vient du fait qu’une pression sur le stick gauche vous jette au sol quand cela vous permet, dans de nombreux jeux, de courir. Autant dire qu’il va falloir s’habituer…
On le veut
Pour autant, pour avoir su garder les bases d’un gameplay solide, pour s’être adapté à certains canons du genre qu’il a aidé à établir à sa sortie en 2001 et pour offrir encore plus de réalisme tout en offrant une action soutenue invraisemblable, ce Max Payne 3 a tout du jeu qu’il faudra posséder et parcourir encore et encore.
Plus cinématographique que jamais, Max Payne 3 s’offre, comme les blockbusters, une sortie mondiale. Le 15 mai sur console et le 29 mai sur PC. Que les PCistes déçus se réjouissent, on nous a laissé entendre que le titre serait compatible DirectX 11… Que la mort vienne, toujours plus belle. Et les analgésiques avec elle.
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