L’avertissement lancé par Yahoo ! pour l’année 2001 a fait l’effet d’une douche froide, hier, au Nasdaq. Au-delà des habituelles sautes d’humeur du marché high-tech, ce sont les jeunes pousses de la nouvelle économie qui se sentent dès à présent en danger. Motif de cette panique : un net ralentissement du marché publicitaire.En revanche, Yahoo ! passerait sans encombre le cap difficile du premier semestre 2001 ?” en effet, une reprise serait attendue pour l’été, rassurent les analystes. La société américaine a prévu un chiffre d’affaires de 1,26 à 1,37 milliard d’euros pour 2001, soit une progression d’environ 10 % par rapport à l’année précédente.En fait, Yahoo ! bénéficie de sa notoriété pour continuer à croître dans une conjoncture difficile, estime Paul W. Oglows, analyste à J. P. Morgan H&Q dans le New York Times.” Le résultat à la fin 2001 pourrait d’ailleurs être meilleur que prévu, estime Jamie Kiggen, analyste au Credit Suisse First Boston. En effet, Yahoo ! a une attitude prudente au niveau de sa gestion. “Pour l’année 2000, la société californienne enregistre un bénéfice de 84,4 millions d’euros, et un chiffre d’affaires de 1,17 milliard d’euros ?” en progression de 87,5 % sur un an. La trésorerie s’élevait pour sa part à 1,79 milliard d’euros au 31 décembre 2000.Enfin, Yahoo ! dénombrait 180 millions d’utilisateurs enregistrés en décembre, dont 60 millions de membres actifs ?” contre 36 millions en décembre 1999.
Chasse ouverte aux services payants
Le portail américain veut également donner un coup d’accélérateur aux services payants, notamment à ceux destinés aux entreprises. Ces derniers représentent actuellement 10 % de son chiffre d’affaires, et sont éstimés entre 15 et 20 % en 2001. Yahoo ! a généré 112 millions d’euros de recettes en 2000 sur ces activités. En 2001, les revenus seraient compris entre 189 et 274 millions d’euros, selon les estimations de Yahoo !” Les annonceurs traditionnels deviennent nos clients de référence, alors que jusqu’à présent les dot-com formaient l’essentiel du contingent “, a reconnu Tim Koogle, président de Yahoo !, dans le Financial Times. En effet, au deuxième trimestre 2000, 47 % du chiffre d’affaires du portail américain provenait des dot-com. Cette proportion est tombée à 33 % au quatrième trimestre, et est estimée entre 15 et 20 % pour la fin de l’année 2001.La taxation des services à destination du grand public ne sont également pas à exclure. Outre l’instauration d’un droit d’entrée pour les enchères, Yahoo ! a évoqué un service de musique payant.En analysant les nombreuses données fournies par Yahoo ! lors de la présentation des résultats financiers du quatrième trimestre, les pires cauchemars concernant l’avenir des dot-com semblent confirmés. Le modèle économique consistant à vivre de la publicité est voué à disparaître, et ses adeptes avec.
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