Amoureux du Raspberry-Pi, vous avez envie de concevoir votre propre assistant vocal ? MATRIX Voice est fait pour vous. Sous ce nom se cache une carte de développement qui vient tirer parti de la puissance et des entrées/sorties du célèbre mini-ordinateur. A la manière d’un shield Arduino, elle se branche sur les 40 pins du port GPIO situé sur le dessus du R-Pi et lui ajoute tous les éléments nécessaires à la création d’un clone de Google Home ou Amazon Echo.
A savoir un processeur programmable FPGA (Spartan XC6SLX4), de la mémoire vive (64 Mo) et 7 microphones pour une écoute omnidirectionnelle. De format circulaire, cette petite carte-mère dispose aussi de 18 LED à couleurs programmable pour les interactions avec les utilisateurs. Elles s’activent notamment lorsque l’appareil écoute, afin de notifier qu’elle entend la voix.
L’intérêt d’une telle carte ? Développer un assistant vocal maison, soit à partir des API des géants logiciels (Amazon, Google, Microsoft) ou bien des solutions d’IA open-source telles que Mycroft, Jasper ou Kalliope, trois projets qui permettent d’éviter de s’appuyer sur des briques fermées des géants. Et offrent ainsi une transparence totale quant à l’utilisation des données.
Pour les développeurs
MATRIX Voice est réservée aux « bidouilleurs, ingénieurs IoT et aux développeurs novices ou chevronnés ». Car si la carte et les outils logiciels sont prêts (quoi qu’en version alpha pour ces derniers), ceci n’est pas un produit prêt à l’emploi mais bien une plateforme de développement. Il n’y a pas encore de recettes ni de logiciels préfabriqués pour vous aider à assembler son assistant vocal façon Ikea. Le pilotage et la programmation de MATRIX Voice passe par une interface en ligne de commande (CLI) ou via un système d’exploitation spécifique (MATRIX OS).
Alors pourquoi ne pas démonter un produit déjà existant et le modifier ? Outre le caractère fermé du matériel de Google et consorts, la MATRIX Voice profite de l’interfaçage avec le Raspberry Pi, une machine dont les composants puissants et les nombreuses entrées/sorties permettent aux bidouilleurs et autres ingénieurs de toute faire ou presque. Ouverte, moins chère et plus performante et polyvalente, la plateforme MATRIX Voice est bien plus riche en potentiel. Ce d’autant plus que cette carte peut aussi s’interfacer avec la MATRIX Creator, le précédent projet mené à bien par l’équipe de MATRIX Labs, une carte mère garnie de capteurs (pression, UV, accéléromètre, etc.) qui se veut un hub de contrôle de la maison et qui peut piloter plusieurs MATRIX Voice.
Pour l’heure, les limites du projet MATRIX sont logicielles : en plus des outils de pilotage qui sont encore en développement actif – et donc moins complets que les briques des géants logiciels – il faudra que ce genre de projet s’appuie sur un flot de données ouvertes et libres. Car si Google et Amazon, sont si forts, c’est qu’ils ont stocké et analysé des milliards d’informations sur nous.
Une chance pour un assistant open-source
Il faut toujours prendre des pincettes quand on écrit sur un projet en financement participatif. Mais l’équipe de MATRIX Labs a déjà réussi ses deux campagnes précédentes (et livré les produits). Le MATRIX Voice ainsi que les briques logicielles sont par ailleurs des produits finis : la campagne sert ici de levier financier pour lancer la production de masse : il faut commander suffisamment d’unités pour garantir un prix bas, une opération qui nécessite du cash.
S’il nous est impossible de garantir que le projet et ses briques logicielles deviendront leader de leur segment et resteront pertinentes dans les 3 années à venir, il est toutefois quasi certain que les produits soient tous livrés et le logiciel opérationnel. Le reste est dans les mains des développeurs (vous ?) pour créer des maisons intelligentes qui ne dépendent pas des géants du web.
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