Après la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, de nombreux internautes ont choisi d’abandonner le réseau social. Déçus par les nouveautés annoncées, les frasques et la stratégie du milliardaire, ils ont préféré migrer sur des plates-formes alternatives.
Certains sites Web ont d’ailleurs enregistré une explosion du nombre d’usagers en marge du rachat de Twitter. C’est le cas de Mastodon, un réseau social qui se veut décentralisé et open source. En l’espace de quelques semaines, la plate-forme allemande a gagné plus de 2,5 millions de nouveaux utilisateurs. Avant octobre, Mastodon ne comptait encore que 380 000 membres.
La hausse du nombre d’usagers s’est accompagnée d’une forte progression des revenus générés par le Patreon de Mastodon. Grâce au site de financement participatif, le réseau social reçoit plus de 30 000 dollars par mois. Pour soutenir cette croissance inespérée, Eugen Rochko, fondateur de Mastodon, a consenti à plusieurs investissements. Le développeur a, par exemple, acheté de nouveaux serveurs et agrandi son équipe.
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Un succès éphémère
Malheureusement, le vent a tourné. Il semble que la popularité de Mastodon n’était finalement qu’éphémère. D’après les données collectées par nos confrères de , le parc d’utilisateurs de Mastodon s’est brusquement réduit en janvier 2023. Fin du mois dernier, la plate-forme ne comptabilisait plus que 1,4 million d’utilisateurs mensuels actifs, soit plus d’un million de membres en moins par rapport à novembre 2022.
On imagine qu’une partie des curieux ayant tenté l’aventure se sont peu à peu désintéressés de Mastodon. D’autres sont revenus au bercail parce que Twitter et son immense communauté commençaient à manquer. Dans tous les cas, les nouveaux entrants paraissent bien quitter le navire.
Robert Gehl, professeur de communication et d’études des médias à l’Université York au Canada, rappelle que ce n’est pas la première fois que Mastodon enregistre une soudaine, mais fugace, vague d’intérêt. D’après lui, chaque vague s’accompagne néanmoins de l’adhésion de nouveaux individus. Une partie des internautes ayant ouvert un compte Mastodon pour échapper à Elon Musk devraient donc rester sur la plate-forme. Lentement, mais sûrement, le nombre de fidèles pourrait augmenter.
Casey Fiesler, professeur agrégé de sciences de l’information à l’Université de Boulder, abonde. Elle assure que l’évolution de réseaux sociaux alternatifs est progressive :
« Ils ont beaucoup de mal à décoller parce que ce qui fait fonctionner les médias sociaux, c’est l’endroit où se trouvent vos amis. C’est l’une des raisons pour lesquelles les migrations de plates-formes ont tendance à se produire plus progressivement ».
Une offre trop différente de Twitter ?
La fugacité du succès de Mastodon était prévisible. Complexe et différent, le réseau social s’adresse surtout aux geeks. D’ailleurs, la plupart des usagers enregistrés sont des experts en technologie.
La plate-forme se distingue par son infrastructure à contre-courant, composée d’une multitude de serveurs qu’il faut rejoindre. Chaque serveur, baptisé instance, est géré par un administrateur et dispose de ses propres règles. En fonction de vos centres d’intérêt, vous devez rejoindre une instance ou une autre. Le grand public, en quête de facilité et d’une interface intuitive, est évidemment déconcerté par l’approche de Mastodon.
De plus, le réseau social a été victime de son propre succès. L’afflux de nouveaux entrants s’est accompagné d’une série de problèmes techniques. Certains serveurs étaient parfois inaccessibles, ou exagérément lents. Le serveur principal, surchargé d’usagers, a même été mis hors d’accès des nouveaux entrants.
A la fin de l’année dernière, Eugen Rochko estimait encore que sa plate-forme serait un jour en mesure de détrôner Twitter, qui cumule plus de 400 millions d’utilisateurs, et les autres titans du secteur, comme Facebook ou Instagram. Pour y parvenir, le développeur envisageait notamment de lancer une offre d’hébergement de serveurs Mastodon et de rester fidèle à sa stratégie opposée à celle des géants.
Mais, en dépit des idées parfois farfelues d’Elon Musk, Twitter semble avoir encore de beaux jours devant lui…
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Source : Wired
Mastodon na jamais eu vocation a remplacer twitter cependant. Cetait une erreur dy croire. En attendant j’espère quand meme que cette poubelle a haine, desinformation et propagande d’extrême droite qu’est twitter va mourir asap.
Si ce qui est écrit ne vous plait pas, vous êtes libre de ne pas lire ou d’aller ailleurs ! C’est çà, la liberté d’expression ? Imaginez l’inverse ? La censure est la posture des extrémistes…
Après le bond de novembre, un certain nombre de twittos sont retournés sur leur site d’origine, car comme vous dites la migration de contacts est une chose difficile. Cependant Mastodon est bien plus actif qu’auparavant. Je pense pas qu’on puisse parler de “désertification massive”, le bilan sur six mois est extrêmement positif, avec de plus l’avantage d’avoir un réseau “de niche” où les comportement toxiques s’implantent mal (il n’y a pas de buzz à faire en insultant son prochain, on y reste pour une certaine convivialité raissonable). Le “quelle surprise” dans le titre a quelque chose d’un peu partisan et condescendant, et c’est un peu décevant de la part d’un site technophile.
Je vous copie-colle un pouet de Ploum, juste pour le fun :
« Ouais bon, finalement Mastodon c’est jamais qu’une bulle pour les geeks, les programmeurs et, ok d’accord, les activistes, les artistes, les créateurs, les penseurs, les scientifiques, les spécialistes, les acteurs de la santé et du social, les critiques politiques, les chercheurs, les lecteurs, les curieux, les auteurs, les blogueurs, les militants de tout poil, les assos et les membres des différentes minorités.
À part eux, tout le monde est sur Twitter, faut rester réaliste ! »
Mastodon c’est le réseau social qui calque son fonctionnement sur de multiples petits commerces de proximité, par opposition aux hypermarchés puissants et riches. Penser que c’est trop compliqué pour la population c’est insulter leur intelligence. Comme tout ce qui est nouveau pour soi il faut faire un effort minimum d’apprendre et comprendre avant d’être convaincu ou non. Peut être que vous avez suivi uniquement des comptes d’experts en technologie d’où votre biais à penser qu’ils sont en majorité ? Ma majorité à moi est plutôt LGBTIQA+. Ce qui est intéressant dans ce réseau est sa capacité à être indépendant de sociétés privées et de riches décideurs. C’est le réseau qui marche grâce à l’économie sociale et solidaire. Se focaliser sur son fonctionnement technique est selon moi une énorme erreur d’appréciation de ses qualités.