A l’instar de LaunchCast, de Yahoo!, Last.fm est une radio en ligne qui fonctionne selon les préférences données par les internautes. Axé sur les labels indépendants, le service est gratuit, mais existe aussi en version payante, sans
publicités sur le site. En quatre ans, Last.fm est passée d’un maigre squelette piloté par un groupe d’amis austro-anglais à une PME de 14 personnes installée près de Londres. Une nouvelle version du service est en préparation.
Retour sur cette radio d’un genre nouveau, en compagnie de son cofondateur et ancien animateur de radio, Martin Stiksel.01net : En novembre dernier, vous dépassiez le million d’abonnés. Combien d’entre eux sont connectés en même temps à votre service et qu’ont-ils à se mettre sous la dent ?
Martin Stiksel : A l’heure où je vous parle, 1,3 million de personnes se sont inscrites sur Last.fm et nous enregistrons en ce moment environ 30 000 nouveaux abonnés chaque semaine. En moyenne,
8 000 personnes sont connectées simultanément et reçoivent une programmation musicale* qui leur est propre. Face à eux : 400 labels ou artistes indépendants transfèrent leur production vers les machines de Last.fm. Nous recevons
plus de 1000 nouveaux titres par semaine.La dimension communautaire a pris de plus en plus d’importance pour Last.fm depuis l’été dernier. La musique facilite-t-elle cette approche ?
La musique est sans doute le terrain idéal pour expérimenter et intégrer de multiples outils de réseau social. Lorsqu’un internaute commence à utiliser Last.fm, il donne quelques indications sur ce qu’il aime. A partir de ce
petit profil, nous lui proposons des titres que d’autres personnes ayant à peu près les mêmes goûts ont appréciés. A chaque fois qu’il entend une chanson, il peut dire ‘ J’aime ‘,
‘ Je n’aime pas ‘ ou ‘ Passez au suivant ‘. Ces choix affinent son profil mais s’intègrent aussi dans une base communautaire qui permet de ne pas
restreindre la programmation musicale à un noyau dur et de laisser sa chance au hasard et à la découverte d’autres styles.
Par ailleurs, chaque personne peut visualiser ses propres statistiques d’écoute [chansons ou groupes les plus appréciés, NDLR], mais aussi consulter celles des personnes dont les goûts se rapprochent des
siens. Depuis août 2005, nous donnons la possibilité à chacun de ‘ taguer ‘
[associer des mots-clés, NDLR] les chansons, les artistes et les albums qu’il écoute. Nous pouvons ainsi créer une
radio centrée sur un, et bientôt plusieurs, tags [par exemple ‘ jazz ‘, ‘ jungle ‘ et ‘ rock expérimental ‘, NDLR]. Des auditeurs se regroupent
également en fonction de leur goûts musicaux.Lorsque vous laissez aux internautes le soin de ‘ taguer ‘ la musique qu’ils écoutent, vous devez être confrontés à de très nombreuses orthographes ou dénominations pour un même style. Comment
gérez-vous ce problème ?Certaines personnes vont parler effectivement de musique ‘ techno ‘, d’autres de ‘ tekno ‘, voire de musique ‘ tek ‘ ou même
‘ tekkno ‘. Nous testons un algorithme qui permet de combiner les tags afin de les relier entre eux. Un morceau de ‘ tek ‘ sera donc proposé à quelqu’un qui aime la
‘ techno ‘.Que va apporter votre nouvelle version ? Nous développons un système de pages ‘ wiki ‘ pour que les utilisateurs puissent élaborer une encyclopédie musicale. Nous allons également leur permettre d’utiliser un système de messagerie instantanée
pour discuter entre eux. Enfin nous intégrerons plus profondément la gestion de fils RSS. Nous améliorons aussi toute la chaîne logistique actuelle. Nous permettons aujourd’hui d’acheter des CD… demain de les télécharger.* Flux MP3 diffusé avec un débit de 128 kbit/s et une fréquence d’échantillonnage de 44,1 kHz.
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