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Mark Zuckerberg va rencontrer des eurodéputés, mais à huis clos

Plusieurs responsables politiques estiment que cette entrevue devrait se tenir en public. Certains ont même décidé de la boycotter.

Après plusieurs semaines de négociations, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a finalement accepté de rencontrer à Bruxelles des eurodéputés, mais à huis clos, pour s’expliquer sur l’utilisation des données personnelles de ses millions d’utilisateurs après le scandale Cambridge Analytica. M. Zuckerberg « sera à Bruxelles dès que possible, j’espère dès la semaine prochaine », pour un échange avec les présidents des différents groupes politiques au Parlement, a annoncé mercredi le chef du Parlement européen, Antonio Tajani, dans un communiqué.

https://twitter.com/EP_President/status/996766251765682176

Cette rencontre se tiendra à huis clos au cours d’une « conférence des présidents », qui a lieu traditionnellement le jeudi, a précisé une source au Parlement. « Dommage que l’audience ne soit pas publique. Il y a plus d’utilisateurs de Facebook dans l’UE qu’aux Etats-Unis et les Européens méritent de savoir comment leurs données sont traitées », a regretté dans un tweet la commissaire européenne aux consommateurs Vera Jourova. « Ce n’est pas votre job de contrôler et de critiquer le Parlement », lui a répondu M. Tajani.

Le président du groupe libéral (Alde), Guy Verhofstadt, a d’ores et déjà annoncé qu’il boycotterait la rencontre si elle se tenait effectivement en privé. « Il doit s’agir d’une audience publique – pourquoi pas un Facebook Live ? », a tweeté l’ancien Premier ministre belge. Le groupe écologiste a également regretté que la rencontre ait lieu à huis clos.

L’Elysée a annoncé, quelques minutes après le Parlement européen, que le président français, Emmanuel Macron, recevrait M. Zuckerberg, ainsi qu’une cinquantaine de dirigeants de grandes entreprises du numérique, à Paris le mercredi 23 mai, ce qui laisse penser que la venue de l’Américain à Bruxelles pourrait avoir lieu le lendemain.

Sa visite en Europe est organisée quelques jours seulement avant l’entrée en vigueur, le 25 mai, du règlement européen sur la protection des données (RGPD), qui oblige les groupes internet à aménager leurs conditions d’utilisation pour les Européens.

Contacté par l’AFP, Facebook a précisé que la réunion au Parlement européen serait l’occasion de « dialoguer, écouter les points de vue (des eurodéputés) et de montrer les mesures » prises par le géant d’internet « pour mieux protéger la vie privée des gens ».

 « Je salue la décision de M. Zuckerberg d’apparaître en personne devant les représentants de 500 millions d’Européens. C’est un pas dans la bonne direction vers le rétablissement de la confiance », s’est félicité M. Tajani. « C’est un message fort » envoyé « aux consommateurs européens », s’est également réjoui l’Allemand Manfred Weber, le chef du Parti populaire européen (PPE, droite), principal groupe au Parlement.

Fin de non-recevoir pour les parlementaires britanniques

Antonio Tajani avait, dès le 20 mars et l’éclatement du scandale Cambridge Analytica, du nom de la société qui a exploité à leur insu les données de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook, invité le PDG de Facebook à venir s’exprimer devant les eurodéputés. Mais Mark Zuckerberg, qui a témoigné en public pendant dix heures devant les élus américains le mois dernier, avait dans un premier temps proposé que ce soit le vice-président chargé des affaires publiques de son groupe qui se présente devant eux. Mark Zuckerberg a également été sollicité par le parlement britannique pour parler, entre autres, de l’affaire Cambridge Analytica, ce qu’il a refusé. C’est finalement le directeur technique Mike Schroepfer qui a dû aller au charbon.

La crainte d’une manipulation d’élections via les informations personnelles récupérées sur les réseaux sociaux est montée d’un cran avec le scandale Cambridge Analytica, qui a travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Facebook est aussi accusé, comme Twitter et Google, d’avoir laissé proliférer des interférences russes destinées à manipuler l’opinion publique pendant cette même campagne.

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La rédaction, avec AFP