Moins d’un an après sa dernière visite, Mark Zuckerberg est invité à rencontrer le président français vendredi 10 mai. L’objectif : discuter du « projet de corégulation lancé l’an dernier par Facebook et le gouvernement français pour développer des propositions conjointes pour combattre les contenus haineux en ligne », a indiqué le groupe américain lundi 6 mai dans un communiqué.
« Mark a rencontré ces derniers temps des dirigeants et des responsables politiques à travers l’Europe pour discuter de la future régulation d’Internet », a indiqué Facebook lundi 6 mai, après la publication du rendez-vous par l’agenda officiel de l’Elysée.
Une régulation « intelligente » d’internet
Actuellement, une équipe de fonctionnaires français travaille avec Facebook pour comprendre comment le réseau communautaire procède pour filtrer ses contenus. L’objectif est ensuite de s’appuyer sur cette expérience pour proposer des pistes en matière de régulation publique. Mark Zuckerberg, comme Emmanuel Macron, revendique une régulation « intelligente » d’internet.
This past decade, Facebook has revolutionized our interactions with one another. Thank you Mark for this open and thorough discussion. Let’s work hard to make social networks safe places for users, citizens, and democracies! #TechForGood pic.twitter.com/U1T7hb8c3P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 24, 2018
L’agenda du rendez-vous aura trait au projet de loi porté « visant à lutter contre la haine sur Internet » par la députée LREM Laetitia Avia, déposé le 20 mars à l’Assemblée nationale. Selon son exposé des motifs, la proposition de loi impose notamment aux réseaux sociaux et plates-formes internet de retirer « dans un délai de 24 heures après notification tout contenu comportant manifestement une incitation à la haine ou une injure discriminatoire à raison de la race, de la religion, du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap ».
Jouer un « rôle plus actif »
Les plated-formes sont montrées du doigt. Facebook s’était retrouvé sur la sellette après la tuerie en mars dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, perpétrée par un suprémaciste blanc. Le tireur avait diffusé l’attaque en direct sur Facebook.
Le 30 mars dernier, Mark Zuckerberg avait appelé dans une tribune les pouvoirs publics à jouer un « rôle plus actif » pour réguler internet. Il avait estimé qu’il fallait de nouvelles réglementations dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l’intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.
Un pouvoir démesuré ?
Mais, cette loi ne fait pas l’unanimité. Certains réfractaires dénoncent un rôle déjà trop étendu, un texte au service du pouvoir.
Loi anti-haine : proposée il y a 6 semaines par la députée Laetitia Avia, cette loi, à l'instar du règlement de #CensureTerro et #DirectiveCopyright, veut faire des GAFAM les régulateurs d'Internet, leur imposant de supprimer en 24h les propos "haineux".https://t.co/M17kf4jOF8
— La Quadrature du Net (@laquadrature) May 9, 2019
La Quadrature du Net a publié jeudi 9 mai un article pour dénoncer une mesure qu’elles estiment être de la « censure automatisée ». Un moyen rapide d’effacer les propos à l’encontre du président et du gouvernement sur Internet, sans aucune forme de procès.
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