Les projets Internet sont stratégiques et techniquement complexes. Qu’il s’agisse de B to B ou de B to C, divers profils de prestataires sont susceptibles de correspondre aux entreprises. En effet, parmi ces profils figurent les grands cabinets de conseil, tels Accenture, Cap Gemini Ernst & Young et IBM Global Services ; des SSII comme EDS, Logica ou Unilog ; les agences Web telles que Cythère ou Himalaya ; ainsi que les opérateurs télécoms attirés par le marché ” juteux ” de l’hébergement de sites complexes, à l’image de PSINet, Uunet, Colt, France Télécom Hébergement, etc. Sans oublier certains ISP qui ont mis, dès le début, la main à la pâte en matière de développement.
Le cabinet de conseil, l’interlocuteur des grands projets
Aucun ne peut prétendre maîtriser toutes les compétences. Fortement poussés par leurs clients, ils développent des partenariats tous azimuts ou sous-traitent certaines parties des projets. Les grands cabinets de conseil arrivent en force depuis que l’e-business est devenu synonyme de gros projets. Les directions générales de grandes entreprises font appel à leurs compétences d’autant plus facilement que ces prestataires sont au fait de la stratégie des concurrents d’un même secteur. Gestion du changement, aide à la mise en place de modèles économiques, benchmarking, etc. figurent au catalogue de ces cabinets. Ces acteurs travaillent le plus souvent avec des agences Web pour la partie réalisation. “Nous sommes en relation avec des acteurs comme McKienze ou Deloitte and Touch “, confirme Claude Amenc, président de Nagora. Même stratégie de partenariats chez IBM GS, qui a pourtant sa propre agence, StudioDesign. IBM GS collabore en priorité avec les partenaires certifiés sur des plates-formes comme WebSphere. “Nous jouons les chefs d’orchestre dans de grands projets de groupe, tels Cogema ou Générale des Eaux”, explique Josiane Gain, consultant e-business chez IBM GS. Seul Accenture semble vouloir couvrir toutes les facettes des projets. Mais, rien n’empêche d’associer un cabinet de conseil à une SSII, s’il y a un fort volet d’intégration. Ou encore une agence Web pour la réalisation de sites ou l’emploi de technologies spécialisées, comme l’e-mobile.Les agences Web gagnent en notoriété. Il s’agit de PME qui travaillent souvent pour de grandes entreprises. ImageForce, par exemple, qui emploie soixante-dix personnes et réalise 50 millions de francs de chiffre d’affaires en 2000, compte parmi ses clients La Poste, AGF, Valéo et PSA.
Les agences Web, incontournables dans la réalisation
Au nombre de un millier, ces agences se focalisent sur les réalisations découlant des recommandations stratégiques faites aux entreprises sur la gestion de leur marque dans le monde réel et virtuel. Elles entendent maîtriser la communication interactive, et la compétence architecturale et technologique. Un atout à moduler selon qu’elles sont filiales de SSII, d’agences de publicité, de constructeurs ou indépendantes. “Les filiales d’agences de publicité manquent de vision architecturale et technologique”, met en garde Claude Amenc. Jean-François Variot, président d’ImageForce conclut que “les meilleures ont réussi le métissage des deux compétences, mais elles sont peu nombreuses “. Ces structures souffrent d’une absence de taille critique. La tendance au regroupement n’a pas suffi à endiguer l’émiettement du secteur. Sylvie Chauvin-Benesh, présidente de Markess International, estime qu’il ne restera qu’une trentaine de grosses agences détenues par des SSII, des constructeurs ou des agences de communication. Autre phénomène : la spécialisation dans les technologies émergentes. Cross ou Micropole ont ainsi fait du WAP leur cheval de bataille, Micropole ayant réalisé le service WAP du PMU. D’autres agences et des SSII ciblent également ce marché.Le profil des SSII ayant des compétences Internet est assez disparate. Celles qui s’en sortent le mieux viennent du client-serveur. C’est le cas de Fi Systems ou de Valtech. En règle générale, elles sont jugées “trop techniques” et “pas assez orientées communication”, un constat négatif quand on sait que c’est toujours le contenu qui pilote Internet. Lorsque les projets ont un fort impact sur le système d’information ou qu’ils nécessitent des développements pointus dans le domaine du transactionnel et de la sécurité, ou qu’ils exigent la maîtrise des technologies objets, les SSII remportent les contrats, quitte à sous-traiter la communication interactive à des agences spécialisées. “Qui mieux qu’une SSII maîtrise la haute disponibilité de serveurs ?”, interroge Christian Aumard, président d’UTI, confiant dans le retour en force des SSII sur les grands projets Internet.Face à la redistribution des cartes, la plupart des hébergeurs retirent leur épingle du jeu. Les plus gros, FTH, PSINet et Uunet, se consacrent à l’hébergement déjà suffisamment complexe, quitte à conseiller leurs clients sur le choix d’un prestataire. Matra Grolier met ainsi en avant les SSII Steria, Transiciel et Unilog ou les agences Web, Studio Grolier, Dragon rouge ou Himalaya.
Les ISP, plus adaptés aux besoins des PME-PMI
Integra joue les exceptions. Cet hébergeur fournit aussi des prestations avancées dans le commerce électronique. En général, les hébergeurs qui s’investissent dans la réalisation de sites sont plutôt des ISP. Ils offrent des solutions en kit ou des développements adaptés aux PME-PMI. Leurs formules de site marchand “prêt à porter” ont eu leur heure de gloire quand beaucoup pensaient que les galeries virtuelles allaient se développer. Même les plus grands s’y sont essayés, comme France Télécom avec Télécommerce. Les petits ISP indépendants s’adressent ainsi aux entreprises qui veulent un site vitrine ou un petit site marchand pour valider le choix d’un modèle économique avant de basculer plus avant.
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