01net. : Vous venez de racheter Multimania. Qu’est-ce que cela va changer pour ses utilisateurs ? Marie-Christine Levet : Pour les internautes, le rachat de Multimania ne changera rien, si ce n’est qu’un abonné de Multimania pourra bientôt réaliser directement une recherche avec Lycos. De même, Multimania n’est pas encore pourvu d’un annuaire de sites. Nous lui adjoindrons donc celui de Lycos.Mais sur le long terme, Multimania n’est-il pas appelé à disparaître ?Non. Notre philosophie repose sur la mise à disposition de services multimarques avec des passerelles vers les autres marques du réseau : un bouton Lycos sur Caramail ou une invite sur Lycos à aller vers Multimania par exemple. Multimania ne disparaîtra pas en France. En revanche, les services proposés par le site communautaire seront intégrés à Tripod, notre site communautaire européen.Avec cette nouvelle acquisition, quel est le poids de Lycos France ?
Lycos compte désormais dans l’Hexagone 6 millions de membres et près de 500 millions de pages vues par mois. Nous avons 2,5 millions de visiteurs uniques. Nous sommes en deuxième position derrière Wanadoo.Justement, votre stratégie pourrait-elle vous permettre de dépasser Wanadoo ?Avec ce rapprochement, nous passons déjà devant Yahoo France. Mais notre stratégie est avant tout européenne et nous pensons que notre modèle de développement fera ses preuves.Mais quels sont les caractéristiques de votre modèle de développement ?Nous fonctionnons comme un groupe de presse : nous achetons ou développons de nouveaux services aux utilisateurs en conservant ou en créant de nouvelles marques. L’achat de Multimania correspond donc à une stratégie de concentration multimarque. Un tel modèle a déjà été éprouvé aux Etats-Unis où les trois premiers portails concentrent aujourd’hui 40 % du marché publicitaire et e-commerce avec plusieurs services apparemment indépendants.Et quels sont les avantages de ce modèle multimarque ?Il permet de renforcer notre part de marché tout en conservant des populations clairement ciblées. Notre service est comparable à celui d’un centre commercial ou d’une avenue très vivante comme les Champs-Elysées : nous offrons une galerie marchande variée avec passage de consommateurs garanti. C’est un avantage considérable pour les annonceurs et pour les sociétés de e-commerce. L’accord passé la semaine dernière avec Bertelsmann en témoigne : la société allemande a payé 56 millions d’euros pour diffuser ses contenus sur Lycos Europe.Faut-il s’attendre à d’autres acquisitions de la part de Lycos ? Pour l’instant, nous avons un gros travail d’intégration des équipes et de gestion opérationnelle à effectuer. Nous allons rapprocher certains services et conserver d’autres unités telles quelles. L’acquisition de Multimania va permettre de réduire les coûts et d’augmenter la production, qui sera aussi plus rapide.Que manque t-il aujourd’hui à Lycos ?Ah (rires), il manque toujours quelque chose, mais nous avons de bonnes bases. Pour le moment, nous complétons nos services et développons nos compétences produits. Une certitude, en revanche : toutes les sociétés que l’on acquiert ont un modèle économique similaire au nôtre et développent des services complémentaires par rapport à ceux de Lycos.
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