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La fusion de Honda et Nissan est officiellement annulée : et maintenant ?

Clap de fin pour une fusion à 50 milliards de dollars entre Honda Motor et Nissan Motor. Les deux marques japonaises ne s’uniront pas pour créer un nouveau géant de l’industrie automobile, et sauver leur peau. Le géant taïwanais Foxconn pourrait bien revenir dans les négociations, pour acquérir une participation dans Nissan.

C’était un mariage à 50 milliards de dollars qui n’aurait pas mis fin « aux pressions auxquelles ils sont confrontés », déclarait au New York Times Lucinda Guthrie, la directrice de Mergermarket, un fournisseur de données. Nissan et Honda ne fusionneront pas, a-t-on officiellement appris ce jeudi 13 février. Il n’y aura donc pas de création d’un nouveau groupe automobile dans l’industrie, qui aurait pu se placer sur la troisième place mondiale et remédier aux difficultés rencontrées par les constructeurs japonais, et notamment Nissan.

Après une première annonce à la mi-décembre, les deux marques, rejoint par Mitsubishi, ont débuté des négociations qui se sont très rapidement soldées par un ascendant des actionnaires de Honda, sur ceux de Nissan. Plutôt qu’une fusion, Honda voulait racheter son concurrent, en difficulté. Un objectif tout autre que celui d’allier ses forces pour lutter face à une nouvelle concurrence venue de Chine, mais aussi face aux traditionnels Ford, Volkswagen, General Motors et Toyota.

Nissan Honda Fusion Photo
© Nissan / Honda

« Nous serons battus », prévenait Honda en décembre

« À l’avenir, les trois entreprises collaboreront dans le cadre d’un partenariat stratégique visant l’ère de l’intelligence et des véhicules électrifiés », ont déclaré Honda et Nissan dans un communiqué diffusé ce jeudi 13 février. Une sorte de retour aux sources – à un projet annoncé au mois de mars 2024, bien avant les négociations pour une fusion ne fassent surface.

Une entente en demi-teinte, loin du projet de fusion qui visait notamment à partager la main-d’œuvre, les infrastructures et les pièces entre les deux constructeurs. Les négociations devaient aboutir sur la création d’une holding, avec une finalisation des travaux au mois d’août 2026. En décembre, le directeur général de Honda Toshihiro Mibe alertait que « les discussions ont commencé parce que nous pensons que nous devons renforcer nos capacités pour les combattre, y compris les forces émergentes actuelles, d’ici 2030. Sinon, nous serons battus ».

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Nissan retrouve ses anciennes préoccupations

Nissan, sans l’aide de Honda, retourne ainsi à ses précédentes préoccupations, notamment autour de la participation de Renault à son capital. Les deux entreprises qui se sont largement désolidarisées pourraient aboutir sur le retour dans les négociations d’un certain Foxconn, souvent présenté comme le fabricant des iPhone pour le compte d’Apple, à Taïwan. Renault possède toujours 35 % dans Nissan, et chercherait un nouvel investisseur pour lui vendre.

Quelques heures avant l’annonce officielle de Nissan et de Honda pour l’annulation de leur fusion, le président de Foxconn, Young Liu, déclarait à des journalistes dont la BBC que « si la coopération l’exige (l’achat d’actions Nissan ndlr), nous l’envisagerons ».

Parmi les autres préoccupations de Nissan, il y aura aussi celle des licenciements. Au mois de novembre dernier, le constructeur surprenait ses actionnaires en annonçant son intention de se séparer de plusieurs milliers de travailleurs, face à une baisse des ventes en Chine et aux États-Unis. En Bourse, Honda pèse six fois plus que Nissan, à moins de 10 milliards d’euros. Une capitalisation loin des 40 milliards d’euros lors de son dernier pic, en 2015.

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Hadrien Augusto