Medcost, une société spécialisée dans les prestations Web pour les acteurs de la santé, cotée au Nouveau Marché de la Bourse de Paris, vient d’annoncer le rachat de Doctissimo, un site de contenu médical grand public.L’opération se monterait à 20 millions de francs (3,1 millions d’euros), payables en actions Medcost et en cash. Interrogé sur ce sujet, Christophe Clément, directeur général adjoint de Medcost, n’a pas souhaité préciser le montant qui sera payé en cash, la transaction devant être finalisée vers le 15 septembre.Cependant, la somme du rachat (20 millions de francs) ne couvre pas les 60 millions de francs levés par Doctissimo à sa création en décembre 1999. Enfin, la web agency Medcost récupérera au passage la trésorerie de Doctissimo, évaluée à un peu plus de 12 millions de francs (1,8 million d’euros).L’opération a été sans doute facilitée par les liens très étroits qui unissent Medcost et Doctissimo. Laurent Alexandre, PDG de Medcost, est vice-président et cofondateur de Doctissimo, aux côtés de Claude Malhuret, ancien ministre et ancien président de Médecins sans frontières.De plus, Doctissimo a été le client privilégié de Medcost jusqu’à très récemment. ” Doctissimo représentait une part significative du chiffre d’affaires de Medcost jusqu’en 2000. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui “, reconnaît Laurent Alexandre.
Doctissimo : un leader sans recettes
Doctissimo revendique une position de leader sur le marché des sites d’informations médicales en France, avec une fréquentation de 3 à 4 millions de pages vues par mois, soit une part de marché de 40 à 45 %.Toutefois, le modèle économique basé sur la publicité et la vente de contenu n’a généré que 43 220 francs (6 600 euros) de recettes en 2000. Conséquence, le site a essuyé une perte nette de 35,9 millions de francs (5,5 millions d’euros) l’an dernier.” Nous avons engagé des investissements importants pour la mise en place du site, justifie Laurent Alexandre, vice-président de Doctissimo. Mais nous avons aussi considérablement réduit nos dépenses en 2001. “En effet, l’équipe de Doctissimo a été réduite à trois personnes, selon Christophe Clément, alors que l’entreprise annonçait un effectif moyen de 17 personnes en 2000.
Medcost pénètre le marché grand public
Du côté de Medcost, Christophe Clément estime que d’importantes synergies pourront être réalisées grâce au rachat de Doctissimo. ” Nous détenons désormais le portail leader dans le secteur de l’information médicale grand public. C’est par exemple un avantage pour les recrutements de personnes pour les essais cliniques. “Pour Medcost, qui est une entreprise B-to-B, il était important de disposer d’une vitrine grand public. D’autant que la société traverse une passe difficile puisque son chiffre d’affaires en 2001 devrait être stable par rapport à celui de l’an dernier (5,252 millions d’euros). ” C’est loin de notre objectif initial, qui était un doublement du chiffre d’affaires en 2001″, reconnaît Christophe Clément.L’opération ne sera effective que lorsque la COB aura donné son aval, d’ici à la fin d’octobre. Les conditions particulières de cette opération ?” dans laquelle un prestataire rachète son principal client ?” pourraient susciter une certaine suspicion de la part des autorités boursières.Cependant, rien n’interdit à Laurent Alexandre de mener une telle opération si tous les actionnaires sont d’accord. Cela semble être le cas du côté de Doctissimo.Concernant Medcost, Laurent Alexandre détient toujours 63,04 % du capital, contre 25,83 % pour le public et 10,61 % pour les cadres de l’entreprise, et la question ne semble donc pas devoir être soulevée.
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