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Marc Steiner (collège épiscopal de Zillisheim)

‘ L’outil informatique ne peut se substituer au raisonnement intellectuel. ‘

Responsable informatique et éducateur, Marc Steiner partage son temps entre la maintenance du système informatique du collège de Zillisheim et la formation des élèves. Avec passion et une grande dose de sens pratique. Décision informatique : Entre les tâches administratives et éducatives, comment gérez-vous vos priorités ?


Marc Steiner : Le réseau administratif de l’établissement est conforme aux exigences du rectorat et demande peu d’interventions. Heureusement, car je dispose ainsi d’une liberté plus grande pour la partie pédagogique.
Ma mission est de mettre à disponibilité des élèves et des professeurs des outils adaptés à l’enseignement. J’y consacre beaucoup de temps, même si les budgets sont limités. Mais la passion aide à trouver des solutions efficaces. Comment caractériser une informatique à destination de collégiens et de lycéens ?


Elle doit s’appuyer sur des matériels et des logiciels qui fonctionnent correctement. Les élèves doivent non seulement pouvoir, mais surtout savoir, utiliser l’informatique. De ce point de vue, notre responsabilité est de leur apprendre
certaines bases. Nous devons leur enseigner que l’outil informatique ne peut se substituer au raisonnement intellectuel. Un traitement de texte, un logiciel de présentation peuvent les aider à formaliser un raisonnement ou à présenter un exposé.
Mais la substance sera le fruit du leur travail et de leurs réflexions.Quelle infrastructure vous permet de concilier vos objectifs et vos moyens ?


Notre but n’est pas que chaque élève ait un ordinateur, mais qu’il dispose d’un ensemble d’outils adaptés. Outre des machines dédiées à des enseignements spécifiques et installées dans certaines classes, nous disposons de trois salles
équipées chacune d’un serveur HP AMD64 avec Windows Terminal Server, auquel sont reliés huit postes de travail qui ont coûté environ 250 euros chacun. La suite Office, le navigateur Internet et les logiciels éducatifs sont hébergés sur le
serveur et accessibles via un client RDP [Remote Desktop, NDLR].


Le premier avantage de cette architecture est d’être bon marché, puisque les logiciels ne sont installés que sur les serveurs. Le second est que nous maîtrisons totalement les configurations, réinitialisées à chaque connexion, sur
lesquelles les élèves ne peuvent intervenir.Les élèves peuvent-ils accéder à Internet ?


L’information ne se trouve pas que sur Internet ! Les élèves peuvent accéder en ligne au centre de documentation et y réserver des ouvrages. En complément, certains cours sont mis en ligne par des professeurs et disponibles sur
notre réseau, ou de l’extérieur en FTP. Mais nous avons aussi un accès Internet. J’ai mis en place un serveur proxy, Edufiltre, avec Linux, qui assure un filtrage par mots-clés et listes de sites, conformément à la charte informatique signée par les
familles en début d’année. La mise à jour est assurée par un prestataire, mais je peux intervenir moi-même pour enrichir ou modifier les règles.Comment un ancien surveillant devient-il responsable informatique ?


J’avais fondé, dans les années 80, un club de micro-informatique avec une enseignante de l’établissement. Je manquais de compétences, alors j’ai décidé de suivre des cours du soir à l’université. Après un DUT d’informatique, j’ai
enseigné dix ans à la faculté. Puis, je suis revenu à mes premières amours dans ce collège, où je suis à la fois responsable informatique et remédiateur.


Dans cette dernière fonction, j’aide les élèves à acquérir de l’autonomie par rapport aux outils informatiques et à leur faire comprendre que ceux-ci ne sont qu’un support pour exprimer leurs connaissances et leurs raisonnements. Mais
je connais les limites de mon job : quand tout va bien, on croit que je ne travaille pas. Quand tout va mal, chacun se demande pourquoi je ne fais rien.

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Pierre Martin