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Les start-up n’ont plus la cote, encore moins celles qui s’adressent directement au consommateur final. Pourquoi créer une nouvelle dot-com ?Marc Simoncini : Après iFrance, j’ai eu envie de remonter une start-up. J’ai défini neuf critères à remplir pour réussir un projet de start-up. Par exemple, il doit y avoir un contenu pas trop cher à produire, créant assez d’intérêt pour être vendu, ou être sur un marché sur lequel il est encore possible de devenir leader, etc. Et le marché des rencontres rentrait dans toutes les catégories. Pour vous donner une idée, aux Etats-Unis, le site Match.com dégage un bénéfice de 6 millions de dollars par trimestre.Pourtant, l’exemple américain a souvent induit les start-up européennes en erreur ces dernières années. Peut-on vraiment encore continuer à comparer deux marchés incomparables ?On ne peut évidemment pas comparer ces deux marchés. Mais en tirer des enseignements intéressants, et ce, en observant ce qui se passe outre-Atlantique. Par exemple, on y apprend que 3 % des internautes qui vont sur des sites de rencontres paient par carte bancaire. Sachant cela, nous avons développé une plate-forme de porte-monnaie électronique que l’internaute peut créditer autrement que par carte bancaire. Ensuite, il paie nos services en fonction du nombre de jetons qui lui reste.Comment comptez-vous gagner de l’argent ?Nous comptons que 90 % de nos revenus viendront des abonnements et de la vente sous marque blanche de nos services à des opérateurs et à des portails. Le solde proviendra de la vente de bases de données. Vu notre ” burn rate ” actuel avec quinze employés, nous comptons sur un chiffre d’affaires de 100 000 euros par mois pour être rentable.Et comment allez-vous financer votre développement ?J’ai déjà injecté 1 million d’euros dans Meetic, et nous bouclons actuellement un tour de table de 2 millions d’euros auprès de business angels. C’est une somme suffisamment importante pour que nous n’ayons pas besoin d’une nouvelle levée de fonds. Nos revenus devraient suffire à assurer nos investissements. Pour l’heure, ils se bornent à la création de sites pour l’Espagne, la Belgique et la Suisse, ainsi qu’un site en langue anglaise. A moins d’une acquisition, nous ne réaliserons donc pas d’augmentation de capital.Ne pensez-vous pas que ce type de service n’est viable que dans le cadre d’un site d’audience qui multiplie les services pour fidéliser son audience ? Comme le fait Lycos par exemple avec Love@Lycos.Au contraire. Ce type de service ne peut être gratuit et de qualité. Gratuit veut dire que les forums ne sont pas modérés, qu’il ne peut pas y avoir d’investissement marketing, ni d’ajout de technologies innovantes. Rendre le service payant, c’est montrer que l’on est professionnel, c’est un gage de sérieux. Nous ferons un premier point à la fin de l’été avec notre passage au payant, et ce qui reste des 130 000 membres inscrits gratuitement sur Meetic. Mais vous savez, je n’aurais pas mis 1 million d’euros sur la table si je n’y croyais pas !En parlant d’argent, combien avez-vous touché de la vente d’iFrance à Vivendi ? Et qu’en avez-vous fait ?L’opération s’est montée à près de 200 millions d’euros. Je détenais environ 25 % d’iFrance, j’ai donc touché à peu près la valeur du quart du montant de l’acquisition. Mais il y a un fossé entre cette somme et ce que la vente d’iFrance m’a finalement rapportée. Une grande part ma été payée en papier, et depuis, le titre Vivendi a été divisé par cinq. Et puis les impôts sont passés par là.
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