Passer au contenu

Marc Mayor (MySpace) : ‘ Nous n’avons pas vocation à produire des artistes ‘

A l’occasion du lancement de MySpace President, Marc Mayor, directeur général France, évoque les projets du site de réseau social.

Fondateur de Bfinance.fr, un cabinet en ligne de conseil en opérations financières, Marc Mayor dirige MySpace ?” le célèbre site de réseau social (social networking) ?” en France depuis décembre
2006. Il était auparavant consultant chez MacKinsey.01net. : Vous venez de lancer en France ‘ MySpace President ‘. De quoi s’agit-il ?


Marc Mayor : Cet espace est dédié à l’élection présidentielle [les internautes sont invités à écrire leur propre discours de campagne et à le mettre en ligne, NDLR]. Nous y mettons en avant les
meilleurs discours en fonction du nombre de fois où les vidéos ont été regardées. Nous avons veillé à prendre un ton volontairement décalé pour que les internautes ne postent pas des vidéos politiciennes dans lesquelles ils défendraient des
candidats de la vie réelle. Ils doivent créer leur propre discours électoral comme s’ils étaient eux-mêmes candidats. Nous n’exerçons pas de contrôle sur les images, à moins qu’elles n’exposent des propos contraires à la loi.Que représente MySpace en France ?


Le
lancement officiel a clairement ‘ boosté ‘ notre audience. Nous comptions en janvier dernier 1,7 million de visiteurs uniques contre 1,2 million
auparavant. Notre audience croît entre 10 et 20 % par mois. Concernant l’équipe, nous sommes actuellement une dizaine, mais nous continuons à recruter. Nous recherchons des personnes pour développer le contenu, ainsi que des
commerciaux.Quels sont vos projets sur l’Hexagone dans les mois à venir ?


Nous allons reprendre le concept de ‘ Secret Show ‘
[un concert avec les artistes musicaux présents sur MySpace destiné aux membres du site. Le premier a été organisé en janvier à Paris, NDLR]
et l’étendre aux grandes villes de province. Nous allons également développer ‘ Boudoir ‘, un espace pour fédérer la communauté du monde de la mode. Nous continuerons à lancer des espaces destinés aux créateurs et aux
artistes.Le développement de contenus légaux au travers de partenariats avec des majors du disque ou des chaînes télévisées est-il une priorité ?


Depuis nos débuts il y a trois ans, c’est un axe constant de développement. Lors du lancement en France, nous avons organisé un concert en partenariat avec MTV et Europe 2. D’une manière générale, nous travaillons plus avec les
groupes qu’avec les majors. Les musiciens décident eux-mêmes de ce qu’ils veulent faire sur MySpace. Nous sommes en contact avec tous les labels. Mais également avec les studios de cinéma pour la sortie de films par exemple. En revanche, nous
n’avons pas vocation à permettre, par exemple, la diffusion de séries télévisées en ligne. MySpace reste un endroit d’expression.De nombreux artistes ont été découverts grâce à des sites de réseaux sociaux comme le vôtre. A quand une maison de production aux couleurs de MySpace ?


Nous n’avons pas vocation à produire des artistes. Beaucoup ont été découverts chez nous, mais il ne faut pas croire que MySpace est un générateur spontané de talents. Ces artistes travaillaient depuis des années.Quelles mesures prenez-vous pour empêcher la diffusion de contenus légaux sans autorisation ?


Nous avons moins de problèmes de droits d’auteur que d’autres plates-formes, car, sur MySpace, les gens qui s’expriment ne sont pas anonymes. Il y a quelques mois, nous avons mis en place une technologie de filtrage de contenus numériques
[l’empreinte audio de Gracenote, NDLR] pour repérer la musique postée illégalement. Nous sommes en train de mettre en place une solution similaire pour la vidéo.L’arrivée de ces mesures est-elle liée à la plainte d’Universal Music qui poursuit MySpace pour violation du droit d’auteur ?


Non pas du tout. La protection des contenus est une priorité. Le litige avec Universal Music est le seul que nous ayons jamais eu à gérer.MySpace a été également l’objet de poursuites pour ‘ négligence et imprudence ‘ ayant facilité des actes de pédophilie. Où en est votre projet de logiciel de contrôle
parental ?



Nous y travaillons. Nous sommes très sensibles à la protection des mineurs. Les membres âgés de moins de quatorze ans ont un profil privé. Ils ne peuvent être contactés par d’autres sans que ceux-ci ne connaissent au préalable leur adresse
e-mail. Ce profil privé peut être créé par n’importe quel utilisateur, quel que soit son âge. Nous avons aussi des outils de contrôle pour vérifier qu’aucun contenu pornographique ou pédophile n’est posté. Enfin concernant la plainte,
un juge fédéral a débouté les familles.Des sites comme Fakeyourspace
détournent MySpace. Qu’en pensez-vous ?


Nous considérons avec humour les sites qui se moquent de nous. C’est la rançon du succès. En revanche, nous luttons fermement contre le ‘ snam ‘, à savoir le spam de social networking. Nous
limitons le nombre de messages qu’un utilisateur peut envoyer à d’autres membres. S’il dépasse ce quota, ils sont avertis, puis sont éventuellement désinscrits. Nous menons une course constante pour lutter contre ce genre de pratique.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par Hélène Puel