De la découverte à la distribution. Les titres de 15 groupes dénichés sur MySpace sont désormais téléchargeables sur la plate-forme musicale d’Apple, l’iTunes Music Store. La compilation produite par Believe Digital coûte
4,99 euros. A l’occasion de la commercialisation de ce premier disque, Marc Mayor, le directeur général de MySpace en France, évoque les innovations du site en matière de contenu.01net. : Le lancement de cette compilation signifie-t-il que MySpace devient producteur de musique ?
Marc Mayor : Non, nous n’avons pas vocation à être distributeur ou producteur de musique. Nous menons cette opération avec Apple et la maison de disques Believe Digital. La compilation est l’occasion de mettre en avant les
groupes plébiscités par nos membres et qui ont pu jouer sur la scène de Me, MySpace & MyBand. Depuis 10 mois, nous organisons des concerts pour faire découvrir dans les grandes villes de France les groupes locaux qui ont la plus forte
audience sur MySpace. Nous faisons émerger de la musique nouvelle, originale. Ce que ne peuvent faire les radios aujourd’hui. Elles ne peuvent prendre un pari sur l’audience. Notre prochain concert se déroulera à Avignon, le 7 mars prochain. Et
il y en aura bien d’autres. C’est une tournée sans fin.Les artistes seront-ils rémunérés sur les ventes ?
Effectivement, les groupes toucheront un pourcentage sur les ventes. De même que lorsqu’ils sont sélectionnés pour jouer sur Me MySpace & MyBand. Ils reçoivent alors une dotation pour faire leur promotion, et imprimer
leurs flyers, par exemple. MySpace, en revanche, ne touchera rien sur les ventes de la compilation. Ce n’est pas le but de l’opération.Un groupe vient-il sur MySpace pour signer avec une maison de disques ?
Pas forcément. Sur MySpace, on retrouve toutes les étapes qui font une carrière, d’un artiste inconnu à une star internationale comme Justin Timberlake. Tous utilisent MySpace pour établir un lien direct avec des fans. Faire de la
promotion sur le prochain album ou sur les dates de concerts, gérer leur carrière.Oui, mais les majors viennent bien quant à elles faire leur marché chez vous ?
Si les maisons de disques viennent faire leur marché chez nous, c’est tant mieux. Cela démontre que l’intelligence collective est supérieure à celle d’un seul expert. Si un artiste méconnu comptabilise plus de 50 000 écoutes
auprès de notre communauté, c’est que ce qu’il fait est franchement bon. La chanteuse Soko est devenue une star au Danemark. Le groupe électro Justice s’est fait connaître sur MySpace. Nous l’accompagnons aujourd’hui dans sa tournée aux Etats-Unis.Une compilation, un projet de série avec France 4, du téléchargement annoncé aux Etats-Unis depuis la page des artistes : tout de même, vous vous orientez clairement vers la distribution ?
Nous n’avons pas vocation à être distributeur. Nous agissons comme un catalyseur pour faire émerger de nouveaux talents. Nous participons à différentes initiatives. Nous avons lancé en Grande-Bretagne MyMoovie Mashup,
un projet pour créer le premier film collaboratif [Faintheart, NDLR]. Les membres ont choisi le scénario, un réalisateur indépendant, Vito Rocco [Goodbye,
Cruel World ; la série Suburban Shootout, NDLR], les acteurs, au travers d’un casting vidéo. Le film devrait être présenté à Cannes au mois de mai prochain. Nous avons également un projet de série TV
avec HammerFilm, un studio spécialisé dans les films d’horreur.En France, où en est votre projet de série avec France 4 ?Le projet prend un peu de retard pour des questions administratives. Il est juridiquement assez complexe à mettre en place,
car les épisodes seront réalisés par différents membres de la communauté. Nous allons proposer une trame. Et les internautes réaliseront les épisodes de la série. Les meilleurs seront diffusés sur MySpace et France 4.Vous en êtes où en France ?
Nous comptabilisons 2,9 millions d’utilisateurs uniques.Pâtissez-vous de l’émergence d’acteurs comme FaceBook ?
Nous avons des concurrents partout, comme Skyblog en France. D’un côté, ces acteurs nous concurrencent, mais ils nous poussent en même temps à évoluer, à nous démarquer de manière plus forte sur la création de contenus. Ils nous poussent
quelque part à nous demander qui nous sommes vraiment.
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