O1 Réseaux : Multiplication des contentieux, et mauvaise volonté à répondre aux injonctions de l’ART ou des pouvoirs publics… Ce comportement est paradoxal de la part d’un acteur si puissant… Marc Fossier : Prenons le dégroupage. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’on nous demande d’hé-ber-ger nos concurrents ; c’est fou ! Pour nous aussi, il y a de quoi se lamenter. Le reste, c’est une question de tactique et de positionnement. C’est un peu comme dans la voile, de nombreuses régates se gagnent sur le tapis vert.01 R. : Que répondez-vous à vos accusateurs ? M. F. : Dans les télécommunications aussi, il est parfois légitime de déposer une réclamation ; cela peut constituer une seconde chance… Quand on regarde la capitalisation boursière de certains de nos concurrents (Suez -Lyonnaise des Eaux ou Vivendi, NDLR), il n’y a pas d’états d’âme à avoir. Que certains d’entre eux préfèrent nourrir un contentieux plutôt que de servir leurs clients, c’est leur problème. 01 R. : Parmi vos revendications (assouplissement des procédures d’homologation tarifaire, maintien de l’interdiction faite aux collectivités locales d’intervenir dans les télécoms), laquelle vous tient le plus à c?”ur ? M. F. : Nous sommes pour une réflexion de fond sur le contrôle des prix de détail, dans la mesure où la réglementation est parfois en retard sur les nouvelles technologies. Un mécanisme de contrôle a priori dans le domaine concurrentiel n’est pas du tout adapté. C’est au marché, voire au Conseil de la concurrence, de trancher. Ce que l’on nous reproche, paradoxalement, ce ne sont pas des prix prédateurs ou un abus de position dominante, c’est de ne pas être suffisamment chers !01 R. : Une dizaine de vos commutateurs d’abonnés font l’objet d’expérimentations liées au dégroupage. Combien d’entre eux pourront accueillir les équipements ADSL de vos concurrents au 1er mars 2001 ? M. F. : Il est trop tôt. Je ne peux pas encore vous le dire ! On attend que des opérateurs concernés se manifestent…01 R. : Malgré un lobbying de France Télécom depuis plusieurs années, le gouvernement s’apprête à assouplir les règles d’intervention des collectivités locales dans les télécoms. Est-ce à dire que vous perdez la main ? M. F. : Pour l’instant, le projet de loi que vous évoquez n’a pas encore été déposé devant le Parlement. Lorsque ce sera le cas ?” si le gouvernement nous le demande ?”, nous lui donnerons notre avis. Cela dit, la question de fond reste, bien entendu, la légitimité de l’intervention des collectivités locales avec de l’argent public dans un environnement concurrentiel.01 R. : Comment appréhendez-vous le concept d’interconnexion au volume ? M. F. : Cela dépend des modalités tarifaires et de l’impact que cela pourrait avoir sur la configuration et le bon fonctionnement du réseau. De ce point de vue, on ne peut pas mettre la voix et l’accès à Internet sur le même plan ; c’est aussi un problème de cohabitation entre deux modes de tarification, l’un à la durée, l’autre au volume.01 R. : Êtes-vous favorable au nouveau métier d’opérateur mobile virtuel ? M. F. : C’est une modalité d’organisation du marché qui peut se révéler intéressante pour un opérateur d’infrastructures. Le problème, c’est que c’est au marché et à ses différents acteurs de s’organiser entre eux, et non pas au régulateur de définir des règles a priori.
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