Ces licences font suite à l’autorisation, qui lui avait été accordée en juillet 2000, de procéder à des tests de dégroupage à Puteaux et à Vélizy. La licence L.33-1 n’exclut que les régions d’Auvergne, Bretagne, Corse, Franche-Comté et Limousin. Elle permet à Mangoosta de déployer un réseau dorsal à très haut débit, interconnecté, pour sa partie terminale, aux DSLAM de France Télécom sur 41 points. À partir du second semestre 2001, avec la mise en ?”uvre du dégroupage total, Mangoosta pourra ensuite déployer ses propres DSLAM afin de maîtriser l’ensemble de la chaîne technique.Quant à la licence L-34.1, elle permettra à l’opérateur de proposer des services de téléphonie locale et longue distance sur DSL. Au-delà, Mangoosta prévoit également de développer des offres de type ASP (externalisation des ressources informatiques et location d’applications en ligne), d’hébergement, de VPN, et, pour le marché résidentiel, des services de jeux, musique et vidéo à la demande.Dans la réalité, le nouvel entrant n’a pas attendu d’obtenir formellement sa licence L.33-1 pour commencer de mettre en place les premiers éléments de son infrastructure. Il a choisi, pour ce faire, de s’appuyer sur l’offre de collecte de trafic ADSL Connect IP de France Télécom, à partir des BAS de l’opérateur public. Une décision qu’il n’a pas été long à prendre. “Nous aurions pu prendre l’offre de collecte ADSL Connect ATM, mais, sur le plan des débits garantis, celle-ci n’apporte rien de plus que des liens Connect IP bien dimensionnés”, nous explique Bernard Dureteste, directeur technique.Dès la fin du mois de janvier, Mangoosta couvrait ainsi plus de 700 communes, soit 80 % du marché aujourd’hui connectable. Dans cette couverture sont compris Paris et la région parisienne, ainsi que les plaques de Lille, Strasbourg, Lyon, Nantes, Grenoble, Clermont-Ferrand, Limoges, Caen, Nice, Melun, Reims, Rennes et Marseille. Point distinctif : pour la vente et l’installation des modems ADSL, Mangoosta se passe entièrement des services de France Télécom. Mais comme, dans la phase actuelle, il est bien obligé de passer par les DSLAM de l’opérateur public, ces modems sont forcément les mêmes que ceux de France Télécom, à la seule différence près qu’ils ne portent pas la marque Netissimo 1 ou 2. Ces modems sont mis en ?”uvre chez le client par des installateurs agréés, aujourd’hui au nombre de deux : Aptech et UPS.Mangoosta vise une triple cible : les particuliers, les petites entreprises et les professions libérales. Mais, dans l’immédiat, c’est la cible des particuliers qui a été privilégiée, et plus particulièrement celle des amateurs de jeux, de musique et de vidéo en ligne. Pour mieux toucher cette cible, il a déjà conclu des accords de co-branding avec bon nombre d’éditeurs de contenus réclamant des accès hauts débits, comme Yahoo!, Altavista, FranceMp3, Gameloft, Cryo Networks, 3Toon, Fluctuat, ClickVision, ParaSchool ou OnelineformaPro…Mais, déjà, l’ADSL est victime de son succès. Les BAS de France Télécom ne peuvent plus faire face à la croissance du trafic, générant un peu partout des déconnexions intempestives. Aussi Mangoosta a-t-il cru devoir assigner l’opérateur public, le 4 janvier dernier, devant le Tribunal de commerce de Paris pour faire cesser ces coupures par trop répétées. Le juge de référé lui a tout de suite donné raison, et a enjoint France Télécom d’y mettre fin dans les 48 heures, faute d’être soumis à une astreinte de 50 000 F par jour. “Les déconnexions ont cessé, commente Bernard Dureteste, mais, depuis, elles ont tendance à se renouveler sur quatre autres plaques, et cela risque de durer tant que les BAS de première génération n’auront pas été changés.” Un motif de plus pour aller au plus vite vers le dégroupage total (www.mangoosta.com).
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