Mangoosta n’est plus… Tout du moins, il n’en subsistera qu’un fonds de commerce qui sera développé, selon ses moyens, par Nerim, un FAI spécialisé dans l’xDSL. Fini le projet de devenir un opérateur à part entière, en exploitant son réseau et en s’attaquant à France Télécom sur le sien. Nerim récupère pour une somme dérisoire 5 000 abonnés et 11 employés chevronnés.Après la mise en redressement judiciaire, le 5 juillet dernier, Alain Nicolazzi avait accepté de soutenir l’activité de Mangoosta jusqu’à ce que l’opérateur alternatif atteigne l’équilibre. Mais le créateur d’ Omnicom, à l’origine du projet Mangoosta, s’est ravisé quelques jours après et a décidé de jeter l’éponge.Les dirigeants de Mangoosta se sont alors vite mis en quête d’un repreneur, avant les vacances judiciaires du mois d’août. Le 2 août, Mangoosta était mis en liquidation judiciaire. Le 8, les offres de reprise étaient déposées, et c’est finalement Nerim qui, trois jours plus tard, emportait le morceau.
Continuité du service
Pour Frédéric Boutissou, ancien directeur marketing et commercial de Mangoosta, la reprise par Nerim offre plusieurs avantages déterminants. Tout d’abord, Nerim assure la continuité du service (les abonnés de province seront basculés de façon transparente sur le réseau de Nerim d’ici un à deux mois). D’autre part, l’association des 1500 abonnés de Nerim et des 5 000 de Mangoosta place l’ensemble en bonne position sur le marché français. Enfin, la reprise sort les employés de Mangoosta d’une situation d’incertitude qui durait depuis plusieurs mois.Peu connue du grand public, Nerim, dirigée par deux anciens ingénieurs informaticiens, Raphaël Bouaziz et Christophe Carel, fonctionne comme une PME, créée sur fonds propres et qui avance pas à pas. Né en octobre 1999, ce FAI s’est, dès l’origine, consacré à l’accès à Internet pour les clients Netissimo 1 et 2 de France Télécom. Après 18 mois d’activité, il totalise 1477 abonnés et entrevoit l’équilibre pour le mois de novembre 2001.
Un chiffre d’affaires consolidé de 13 millions de francs
Nerim, seul, devrait atteindre les 4,9 millions de francs (750 000 euros environ) de chiffre d’affaires, tout en enregistrant des pertes sur l’année. Les résultats consolidés après la reprise inclueront le chiffre d’affaires de Mangoosta sur les quatre derniers mois de l’année, soit environ 8 millions de francs (1,2 million d’euros).Si les revenus de la nouvelle structure laissent espérer une survie à court terme, on peut s’interroger sur les capacités de Nerim à développer l’activité dans un contexte plus concurrentiel, c’est-à-dire quand Cegetel et 9 Telecom seront décidés à entrer dans la bataille de l’ADSL.A ces interrogations, Christophe Carel répond que les économies de structure vont permettre d’équilibrer plus vite les comptes, et que les offres conjuguées de Mangoosta et de Nerim (Pack ADSL + accès à Internet pour le premier, accès à Internet seul pour le second) seront complétées, dès l’année prochaine, par les nouvelles déclinaisons de DSL.La stratégie définitive de Nerim-Mangoosta sera figée dans trois mois, dici là, Christophe Carel ne se risque pas à faire de projections.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.