Dans un premier communiqué, un nouveau groupe de hackers, affilié à la nébuleuse Anonymous et baptisé Malicious Security, ou MalSec, a fait connaître son existence officielle et surtout sa ligne de conduite.
Là où celle des Anonymous est parfois difficile à comprendre car décentralisée et tentaculaire, les MalSec prennent du recul d’emblée et disent : « Pendant de nombreuses années, nous avons observé la proposition, le vote et l’adoption de plus en plus de lois anticonstitutionnelles. Nous avons observé la normalisation de la censure, de la désinformation et de la corruption. »
La liberté d’expression au centre de tout
Mais surtout, les MalSec se distinguent d’emblée de certains errements des Anonymous : « Nous ciblons les personnes exactes qui ont essayé de nous faire du mal. Mais nous croyons, quoi qu’il en soit, avec ferveur à la liberté d’expression. Tout le monde doit pouvoir s’exprimer librement, même si certains le désapprouvent. »
Un point important quand on sait que les Anonymous sont parfois décriés pour leur manque de transparence et leur incapacité à vouloir ou pouvoir écouter les personnes ou institutions qui ne pensent pas comme eux. C’était d’ailleurs en partie ce que leur reprochait un des pères du hacking moderne il y a une dizaine de jours.
Pas de victimes collatérales
Les MalSec ont donc décidé de se tenir à une sorte de code de conduite : en cas de hack d’un site Web, aucune donnée d’origine ne sera supprimée, car le defacement est aussi une « forme de protestation ». De même, ces nouveaux Robin des bois numériques déplorent « les hacks agressifs » qui ont abouti à ce que des particuliers soient attaqués et des donneés bancaires dérobées.
Ils le clament haut et fort « nous ne souhaitons pas prendre aux gens ou leur causer du tort, nous voulons plutôt leur donner le pouvoir ».
Les MalSec veulent donc éviter les victimes collatérales mais ils veulent également éviter les guerres et querelles intestines. « Nous avons été témoins des conflits entre les différents courants des Anonymous. Ne voyez vous pas qu’il s’agit d’une tactique pour nous diviser et nous faire perdre de vue nos objectifs (…) ? », interrogent-ils, faisant sans doute référence au hacker Sabu, des LulzSec, qui s’est avéré être un indicateur pour le FBI. Pour eux, il faut éviter tout ce qui pourrait entacher leur combat, le rendre « inefficace et contre-productif ».
Vers l’année du progrès
Forts de cette politique interne, forts de cette volonté de préserver et de renforcer les droits des internautes, les MalSec, un peu à la manière d’un candidat en campagne, dressent un portrait de ce qui nous attend dans l’année qui vient.
« L’année dernière, (…) nous avons vu ce dont les Anonymous (…) étaient capables. Nous savons désormais que certaines personnes n’ont pas peur de réagir quand elles sont oppressées. » Mais l’année à venir va marquer l’arrivée de quelque chose de nouveau, « quelque chose de jamais vu par les collectifs Anonymous précédents ».
Après « l’avènement des Hacktivists », l’année dernière, les MalSec promettent « l’année du Progrès ». Un programme où le ton va se durcir : « a bit more than for the lulz ». L’année qui vient sera placée sous « le signe de la gagne ». Et les MalSec, qui annoncent avoir d’ores et déjà étendu leur recrutement à de nombreux pays – Chine, Roumanie, Suède, etc. – veulent ni plus ni moins aboutir à une révolution mondiale. Avec le ton légèrement pompeux qui sied souvent à leurs déclarations, ces nouveaux Anonymous déclarent vouloir un jour pouvoir regarder « leurs actions et constater qu’elles sont toutes des actes d’honneur ».
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