Si vous avez lu le titre de cet article, vous vous êtes sans doute dit Kamoulox. Pourquoi TSMC, les USA et Huawei se retrouvent dans une même affaire ?
Cela provient d’une information publiée par le New York Times. En effet, le fabricant des puces les plus avancées de la planète (les Apple M4 des derniers Mac ou le Snapdragon 8 Elite des futurs Galaxy S25), TSMC, pourrait avoir fourni malgré lui du matériel à Huawei. Ce alors même que les sanctions à l’encontre de l’entreprise chinoise imposée par les États-Unis lui interdisent.
Comment est-ce arrivé ?
L’entreprise derrière la réussite de géant comme Nvidia aurait appris il y a quelques semaines que certaines de ses puces auraient terminé dans des appareils Huawei, sans son aval. L’explication la plus simple semble être que TSMC travaille avec d’autres sociétés chinoises, qui auraient ensuite servi de fournisseurs à Huawei.
Les puces en question auraient été retrouvées dans un processeur spécialisé dans l’entraînement de l’intelligence artificielle intitulé Ascend 910B. Les puces utilisées datent d’avant les sanctions, mais une porte-parole de Huawei a balayé la thèse d’un stock de puces réalisé avant les sanctions de 2020. « Nous avons fait des stocks à l’époque », explique-t-elle au NYT.
Le New York Times a interrogé deux sources anonymes qui lui ont confirmé que la commande serait récente. Selon elles, le fournisseur ayant servi d’intermédiaire avait passé cette année commande auprès de TSMC de centaines de milliers de puces de conception identique à celles utilisées.
Le fournisseur en question s’appellerait Xiamen Sophgo Technologies. Fondée et est en partie détenue par Micree Zhan, le directeur général de Bitmain, il s’agit d’une société chinoise spécialisée dans les ordinateurs utilisés pour extraire des cryptomonnaies et des processeurs pour les systèmes d’intelligence artificielle. Il pourrait s’agir d’un des plus importants clients chinois de TSMC.
Que risque TSMC ?
Si TSMC avait vraiment enfreint le règlement imposé par les États-Unis, l’entreprise ne pourrait pas être sanctionnée directement, n’étant pas domiciliée aux USA. Mais ces derniers pourraient interdire à toute entreprise américaine de travailler avec eux. Mais au vu du poids économique et symbolique de géants comme Apple et Qualcomm, l’Oncle Sam se tirerait aussi une balle dans le pied.
Pas de panique, a priori, TSMC devrait pouvoir continuer ses activités sans être inquiété. La firme derrière le procédé N3E a d’ailleurs bien vite montré patte blanche. Elle a annoncé avoir immédiatement interrompu ses livraisons à l’entreprise et en a informé les gouvernements américain et taïwanais. TSMC laisse également la porte ouverte à un renforcement de ses procédés de contrôle et de garantie de la conformité de son système d’exportation.
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