L’arrivée en trombe de Donald Trump à la Maison Blanche a provoqué un séisme politique à Bruxelles, alors que le nouveau collège de commissaires prenait ses marques. Il y a eu un moment de flottement, entretenu par des déclarations tapageuses du nouveau président américain et de son gouvernement sur les régulations européennes. Les géants de la tech en particulier espèrent que Trump saura faire plier l’UE à leurs désirs.
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Teresa Ribera, commissaire à la concurrence, a tenu à remettre les points sur les « i ». Certes, l’Europe doit se montrer « flexible », mais « nous ne pouvons pas transiger sur les droits humains ni sur l’unité européenne, et nous n’allons pas transiger sur la démocratie et nos valeurs », rappelle-t-elle dans une interview pour Reuters.
L’administration Trump en a après les sanctions financières infligées aux grandes entreprises américaines qui ne respectent pas les règles sur la concurrence, mais aussi sur la lutte contre la désinformation. Le vice-président américain a même parlé de la soi-disant « censure » que le règlement sur les services numériques ferait peser sur les plateformes en ligne.
« S’il y a un problème ou une inquiétude, il faut l’expliquer. Ce n’est pas comme si on pouvait arriver à la table des négociations en jouant les intimidateurs. Ça n’a aucun sens », rétorque la commissaire. Elle indique également que l’UE fournit aux entreprises un écosystème et un cadre juridique stable et prévisible. Aux antipodes du chaos orchestré par la Maison Blanche actuellement, qui menace le monde entier de taxes douanières à tout va.
Jim Farley, le CEO de Ford, a d’ailleurs déploré les mesures commerciales de Trump qui ajoutent « beaucoup de coûts et beaucoup de chaos » aux entreprises. En regard, l’UE cherche donc à offrir un cadre certes contraignant, mais stable.
Deux d’entre elles, Meta et Apple, doivent d’ailleurs s’attendre à des décisions importantes concernant des enquêtes lancées il y a un an et liées au respect du règlement sur les marchés numériques (DMA). La rumeur disait que Teresa Ribera allait reporter sa décision dans ces deux dossiers : il n’en sera rien, cela tombera bien en mars : « des décisions seront prises dans la lignée des discussions menées avec les entreprises, élaborées et fondées sur des preuves ». On peut toute de même s’attendre à des cris d’orfraie de l’autre côté de l’Atlantique.
Bruxelles a également engagé une enquête sur X (anciennement Twitter) concernant la lutte contre le contenu illégal. Le fait qu’Elon Musk soit devenu le bras droit de Donald Trump ne change rien : « Il ne s’agit pas de savoir qui est le propriétaire de l’entreprise concernée par l’un de ces processus », explique la commissaire.
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Source : Reuters