La guerre est ouverte entre Reef et une partie de son personnel en France. Selon un délégué syndical, l’éditeur de la suite Internetware (gestion de contenu, commerce électronique, etc.) envisage de placer sa filiale française en cessation de paiement. En liquidation judiciaire, Reef proposerait alors un plan de continuation comprenant la reprise de quarante à cinquante salariés sur les cent que comptent les sites de Bagnolet et de Sophia-Antipolis. Et ce afin d’éviter de financer un plan social.En sous-main se dessine également un transfert d’actifs vers Reef Corp, dont le siège social se situe à Bruxelles. “Reef France risque de devenir une ” coquille vide”, estime cette même source anonyme. Il y a une volonté de kidnapper le code, produit à 99 % par les ingénieurs français “. Les relations entre Reef et ses salariés français se sont envenimées au fil des mois avec, en point d’orgue, l’élection d’un comité d’entreprise en septembre dernier. Une première chez l’éditeur qui emploie deux cent trente personnes sur trois continents (Europe, Amérique et Australie).
Licencié pour “sous-performance”
Parmi les pratiques dénoncées, on note l’usage de logiciels piratés ou la venue en France de développeurs indiens clandestins. Ces infractions auraient été, selon le représentant du personnel, respectivement constatées par le BSA et l’Inspection du travail. Afin de pousser les employés à partir, des chantages au non-paiement des salaires auraient été proférés, tandis qu’un salarié a été licencié pour “sous-performance “. Le délégué précise que “ce motif étant non recevable par le droit du travail français, il a été requalifié, pour les licenciements suivants, en faute grave.” Dans ce contexte de malaise social, la politique managériale “à l’américaine” menée par le PDG, Philippe Brawerman, est directement décriée. Ancien président Europe et Moyen-Orient de Cisco Systems, ce dernier a su pourtant s’entourer de pointures, parmi lesquelles on trouve Jean-Marie Legoff, ancien DRH d’IBM France. Créé en 1999, Reef a réalisé deux levées de fonds de 14,25 et 40 millions d’euros auprès, notamment, de la banque d’affaires Goldman Sachs et de la société de capital-risque 3i. Fort de ce cash-flow, il a multiplié les acquisitions ces derniers mois. Il s’est offert, en France, les agences web Net Development et Globale Com. Contactée, la direction n’a pas donné suite à nos demandes d’information.
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