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Magnus Wastenson (IBS) : ‘ Le marché du progiciel de gestion intégré s’ouvre à nouveau ‘

Pour le patron de l’éditeur suédois de PGI, la crise pousse les entreprises à des choix plus raisonnés pour ce type de logiciels et instaure une compétition dans laquelle les grands, SAP et Oracle, ne partent pas forcément
gagnants.

01 Informatique : Dans les technologies de l’information, la crise est-elle terminée ?Magnus Wastenson : Après le boom de l’an 2000, puis la chute de la nouvelle économie qui s’en est suivie, j’ai dit à ceux de mes clients qui s’inquiétaient de l’orientation de la conjoncture :
‘ N’attendez pas la reprise. Il se pourrait bien que l’environnement économique reste comme il est. ‘ Je pense que c’est une bonne disposition d’esprit pour parer à toute éventualité.Dans quelle mesure IBS peut-il profiter de ce contexte incertain ?Je note que l’attitude des prescripteurs est en train de se modifier. Jusqu’à maintenant, lorsqu’il s’agissait d’acheter un progiciel de gestion intégré pour équiper leur entreprise, les directeurs des achats et les directeurs des
systèmes d’information recommandaient toujours SAP ou Oracle. De cette façon, ils étaient tranquilles… Sinon, ils étaient ‘ virés ‘ ! Maintenant, c’est différent. Les solutions proposées
sont examinées au cas par cas, en fonction de leurs caractéristiques et de leurs performances, et non de la marque qu’elles affichent. Pour nous, cela veut dire que tout est relancé. Il n’existe actuellement pas moins de sept cents fournisseurs de
PGI dans le monde, dont la plupart sont de petites sociétés locales. Contrairement à une idée reçue, ce marché est donc encore très ouvert. Et Microsoft pourrait bien y prendre une place significative. Par exemple, en
‘ mordant ‘ sur le business de SAP.Quels sont les secteurs d’activité les mieux équipés en PGI ?Le secteur bancaire vient en tête. Et par extension, tout ce qui est financier. Le commerce et la grande distribution, eux, sont nettement en retard. Même si de nombreuses personnes sont persuadées du contraire. Dans la distribution
­ notamment dans la chaîne logistique ­, je crois qu’il y a encore beaucoup à faire. C’est là-dessus que nous devons porter l’effort. Nous recrutons, pour cela, des collaborateurs provenant de ce secteur d’activité. Car, si l’on veut avoir une
chance sérieuse de réussir durablement l’implantation et l’intégration d’un PGI dans une société, il faut bien connaître le métier de l’entreprise et la culture de son domaine d’intervention.Comment percevez-vous le marché français ?Le cas de la France est très curieux. C’est un pays qui a toujours été tourné vers l’informatique, vers la valorisation du business et vers l’innovation. Les nombreuses SSII qui s’y sont créées en portent témoignage. A côté de cela,
les chefs d’entreprise français ne savent pas comment aborder les problèmes liés aux technologies de l’information, ni trouver les bons interlocuteurs au sein même de leur société. Un vrai paradoxe ! Il faut donc les aider à comprendre que la
relation PDG-DSI est essentielle. Ces deux interlocuteurs doivent se parler, échanger et apprendre à raisonner en termes d’avantage compétitif. C’est leur intérêt bien compris. Se préoccuper uniquement du business ne suffit pas. Mais ne s’occuper
que de la technologie n’est pas plus satisfaisant. En tant que fournisseur de PGI, nous les convainquons de se préoccuper des deux.

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Pierre-Antoine Merlin