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Magic Leap pourrait réinventer la lumière pour tenir sa promesse de réalité mixte hyperréaliste

La start-up a mis au point des composants ultrafins réfléchissant la lumière comme certains plumages d’oiseaux. Avec évidemment des applications possibles en matière de réalité augmentée.

Qui n’est pas tombé un jour en arrêt devant la richesse des motifs et couleurs d’une queue de paon ? Pourtant, aucun pigment ou colorant n’en est à l’origine. Et la triste réalité, c’est que les plumes du paon sont juste… marrons. Ses effets irisés sont provoqués par la structure nanométrique des plumes qui reflètent la lumière. Le phénomène est le même avec les ailes d’un papillon.

La start-up Magic Leap, qui développe un dispositif de réalité mixte, s’est associée à des chercheurs en énergie de l’Université de Berkeley pour reproduire ce phénomène naturel en laboratoire. Le résultat, c’est que les deux équipes ont réussi à développer deux types de composants ultra-fins capturant la lumière sous de larges angles et la redistribuant avec très peu de déperdition. Un article paru dans Nature.com décrit leur expérimentation.

Ces composants permettront de manipuler la lumière comme jamais

Les scientifiques ont gravé des faisceaux de différentes tailles et les ont répartis suivant des distances précises afin de former un réseau de diffraction. C’est leur agencement qui permet de manipuler la lumière suivant les motifs que l’on cherche à obtenir. 

La structure des composants optiques.
Université de Berkeley – La structure des composants optiques.

Même si Magic Leap est resté jusqu’ici mystérieux sur sa technologie de réalité mixte, on sait que son objectif consiste à faire surgir des images virtuelles dans l’environnement réel grâce à un guide d’ondes optiques planaires qui oriente la lumière. On imagine donc tout le gain qu’il pourrait tirer de ces avancées scientifiques.

Il existait déjà des dispositifs reposant sur le même principe comme ceux qui équipent les lunettes antireflets. Mais ils sont très contraints en terme d’angles. Les puces optiques de Magic Leap et de Berkeley présentent, à l’inverse, une  largeur d’angles  inégalée. Elles possèdent en sus l’avantage d’être  ultrafines et donc faciles à intégrer. Mais aussi abordables car composées en silicium et donc reproduisibles en série.

Des effets naturels d'irisation.
Wikimedia Commons – Des effets naturels d’irisation.

La réalité augmentée ne serait pas la seule application possible. Ces composants pourraient être intégrés à des surfaces intelligentes ou utilisés pour projeter des hologrammes et dissimuler des objets façon cape d’invisibilité.

Voilà en tous cas de quoi redorer le blason de Magic Leap dont la réputation avait été sérieusement mise à mal ces derniers mois. En cause, sa capacité à produire un dispositif de réalité mixte vraiment portable.

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Amélie Charnay