En décembre dernier, nous vous emmenions avec nous à bord de l’Espace autonome de Renault. Ce véhicule imposant par son gabarit l’était aussi par ses technologies embarquées. Lidars, capteurs ultra-son, radars, caméras… tout y était pour permettre à Renault de mener ses tests de conduite autonome.
Mais avant d’en arriver à ce stade de la présentation aux journalistes et, plus important encore, aux essais sur routes, Renault a dû travailler sur des véhicules de R&D à l’état de prototype. Ces véhicules dont l’intégration des capteurs pourrait ressembler à « de la bidouille » sont appelés dans l’industrie auto, des mulets.
Un petit point historique
Renault Espace – que nous vous avons présenté donc – porte le nom de code de « Ghost Rider ». C’était, à son époque, le mulet 0 de la marque au losange. Passons rapidement sur le mulet 1, baptisé « Road Runner ». Il s’agit d’une Renault Talisman dont la plateforme a été revue pour accueillir une motorisation 100% électrique et, évidemment, un pack de batteries.
C’est la combinaison des mulets 0 et 1 qui a donné naissance à Mad Max, le mulet 2, une Talisman 100% électrique, dotée des capteurs nécessaires à la conduite autonome et, selon Renault, d’une intelligence encore meilleure que celle de Ghost Rider. Nous avons eu l’occasion de découvrir ce véhicule lors d’une session technique organisée par Renault.
Toujours plus de technos et d’intelligence
Si l’Espace avait des airs de voiture autonome de bon père de famille, Mad Max affiche bien plus de caractère. Des ailes arrières élargies, de larges jantes, un châssis visiblement rabaissé… nous ne serions pas surpris que les équipes de Renault Sport aient fait quelques suggestions sur le design. Vous serez peut-être d’accord, cette Talisman électrique a de la gueule.
Côté intégration, on distingue bien le caractère « mulet » de la chose. Ici les capteurs sont beaucoup moins bien intégrés que sur l’Espace. Les Lidars à l’avant sont installés dans le pare-chocs sans ajustement spécifique de carrosserie.
Sur les flancs, les caméras servant à voir ce qu’il se passe sur le côté de la voiture sont vissées sur les portières alors qu’elles étaient intégrées au rétroviseur d’Espace.
Et quand on parle de rétroviseurs, si ceux de série sont bien présents sur la Talisman, ils sont doublés d’un système de caméras, intégrer dans un support donc la réalisation est issue d’une imprimante 3D. L’idée est ici de tester la retrovision en couplant des caméras avec des écrans LCD à l’intérieur de l’habitacle.
Habitacle qui nous permet également de constater que Renault a fait un travail de miniaturisation sur l’équipement information à bord. Si les ordinateurs et autres composants électroniques occupaient jusqu’alors tout le coffre de l’Espace, c’est ici beaucoup plus compact. Mais tenus par un accord de confidentialité, nous ne pourrons pas vous montrer plus de choses sur l’équipement à bord.
En parallèle de la présentation de Mad Max, Renault a également annoncé un partenariat avec la société d’autoroute SANEF. Tous deux travaillent sur les différents moyens pour connecter l’infrastructure aux véhicules autonomes. Nous y reviendrons plus en détail, mais les véhicules autonomes seront, par exemple, capables de passer des barrières péages en conduite autonome. Ce système repose sur une connexion Wi-Fi établie entre le véhicule et des bornes disposées en amont du péage, puis avec le péage lui-même qui indique notamment à la voiture quelle voie emprunter.
En quelques mois nous aurons donc pu découvrir des projets très concrets en matière de véhicules automatisés chez Renault. Ce Mad Max, répondant au niveau 4 sur 5 d’autonomie – à savoir « hands off, eyes off », et aussi « mind off » -, prouve une nouvelle fois que nos constructeurs français entendent bien démontrer au grand public que la voiture autonome n’est pas exclusivement un sujet maîtrisé par les luxueuses marques allemandes ou les grosses entreprises américaines. Cocorico !
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