La dernière itération du système d’exploitation d’Apple pour ses Mac introduit des nouveautés de fonds. Elle améliore également fonctionnellement certaines des applications phare, comme Safari. Le navigateur par défaut de macOS gagne ainsi des fonctions qui protègent votre vie privée ou vous permettent de personnaliser son comportement pour chaque site que vous visitez régulièrement.
Trois navigateurs, non quatre…
Mais le nouveau navigateur gagne également en vitesse, nous promet Apple. Suffisamment pour faire mieux que ses concurrents les plus importants, Chrome et Firefox. Nous avons donc soumis ces trois logiciels à une série de tests. Avant de les détailler un peu, vous noterez que deux versions de Firefox figurent dans ce petit comparatif. Pourquoi ? Simplement parce que la version 57, actuellement en bêta publique, intègre le nouveau moteur Quantum qui servira de fondation à un renouveau du navigateur open source. Il nous a donc semblé pertinent de voir ce que préparait Firefox pour son futur, même si ses performances sont peut-être appelées à évoluer d’ici la mise à disposition de la version définitive.
Un point sur les tests retenus
Les tests que nous avons sélectionnés se concentrent assez logiquement beaucoup sur l’exécution, dans ces navigateurs, des Javascripts, sous différentes formes, puisqu’ils sont au coeur du Web. On les retrouve dans les applications les plus dynamiques et les plus populaires, sur les pages des sites les plus visités. Il est donc essentiel de savoir comme les navigateurs actuels les gèrent.
Par ailleurs, nous avons soumis ces fureteurs à des tests qui mesurent leur capacité à gérer le HTML 5 ou la façon dont ils se comportent face à des applications Web graphiques. Certains de ces tests sont par ailleurs utilisés par Apple, ce qui nous permet de vérifier les assertions de la société américaine quand elle annonce que “tous les tests réalisés sur macOS […] sur un même Mac placent Safari à la première place, loin devant tous les autres navigateurs”.
Pour les citer, ces quatre tests sont JetStream, Speedometer, MotionMark et ARES-6. Précisons que pour tous les tests réalisés, les navigateurs ont été mis en plein écran, comme certains de ces outils l’exigent.
Enfin, il est nécessaire de rappeler que la plupart de ces tests varient en fonction de la configuration de la machine sur laquelle tourne le navigateur qui les exécute. Nous avons donc réalisé l’ensemble de ces benchs sur un MacBook Pro 13 pouces Fin 2016, équipé d’un Core i5 2 GHz et de 8 Go de mémoire vive. Il tourne sous macOS High Sierra 10.13.1 (bêta).
- HTML 5
Le site HTML5 Test est sans appel. Vous l’ouvrez dans votre navigateur et il affiche immédiatement un score global, indépendant des performances de votre machine. Sont en revanche pris en compte la capacité du browser à afficher certains éléments, comme des vidéos au format H.264 et 265 ou VP8 ou 9. Même chose pour le support de différents codecs audio ou pour des types de formulaires et modules qu’on retrouve souvent dans des sites dynamiques et/ou modernes. Cela va du support de WebRTC au support des dernières générations de Scripts ECMA, en passant par le support de certaines méthodes de chiffrements ou d’authentification en ligne.
A ce petit jeu, il faut bien le dire, Safari ne fait pas des merveilles. Pour une note maximale de 555, il se voit même donner le moins bon score de ce petit comparatif, avec une note de 455, suivi par Firefox 56 (471), puis Firefox 57 bêta (483). C’est Chrome 61 qui décroche la timbale avec 526/555.
Pour une ultime comparaison sur ce point, Edge, le navigateur par défaut de Windows 10, obtient un score de 473 dans ce test. Safari ne brille donc pas au firmament.
Ce score centré sur les performances HTML 5 est d’ailleurs confirmé par un sous-test de l’outil de bench Powerboard, de Basemark. Pour les capacités HTML 5, Powerboard n’accorde que 86,13% à Safari 11, tandis que Chrome 61 décroche un tonitruant 96,22%, devant la dernière bêta de Firefox (91,17%) et l’actuel Firefox (89,19%).
Néanmoins, cela ne présume pas de la compétence des navigateurs à bien gérer des feuilles de style. Dans ce domaine, le même Powerboard accorde la meilleure note à Safari, d’un cheveu. D’ailleurs, au global, c’est Safari qui obtient le score le plus élevé dans cet outil également.
- Speedometer
Destiné à mesurer la capacité des navigateurs à gérer des scripts de manière asynchrone en simulant des actions “humaines”, Speedometer s’essaie à mesurer la réactivité et le fonctionnement d’applications Web et de frameworks javascript très courants. Il est donc un bon moyen de voir comment un navigateur réagit à une utilisation quotidienne. Le score reflète le nombre de fois par minute où votre browser est capable d’exécuter un ensemble de tâches définies. Plus le chiffre est élevé, meilleur est le score.
En l’occurrence, Safari écrase bel et bien la concurrence. Il est 2,3 fois plus rapide son poursuivant le plus proche, à savoir Chrome, et même 3,1 fois plus performant que ne l’est Firefox à cet exercice.
- JetStream
Héritier pour partie d’Octane 2, ancien outil de test de Google, et de SunSpider, JetStream tire sa force du fait qu’il combine une grande variété de tests de Javascripts. Ce qu’il fait qu’il permet de juger aussi bien la capacité de gestion d’une charge de travail lourde que celle d’assurer la bonne prise en charge et le bon fonctionnement de diverses techniques de programmation Web.
Autrement dit, il donne à voir ce que le navigateur est capable de faire quand il rencontre des sites Web simples ou complexes dans des contextes très différents. Cette fois encore, plus le score est élevé meilleur sera la performance mesurée.
Là aussi, Safari s’affiche premier, avec 211,05 points. Il est 1,4 fois plus rapide que Chrome 61. Il est intéressant de noter à ce sujet que le navigateur de Google n’est pas deuxième pour ce test. C’est la version bêta de Firefox qui s’en tire mieux, avec un score de 155,63. En revanche, la version actuelle du navigateur de la Fondation Mozilla est bonne dernière.
- ARES-6
En plus d’avoir un nom qui en impose, ARES-6 permet de tester la vitesse d’exécution de quelques-unes des plus récentes fonctionnalités de Javascript. C’est donc d’une certaine manière un bon moyen de savoir si Safari et les autres seront à même d’affronter les nouveautés qui vont se multiplier sur le Web dans les mois et années à venir.
Le test attribue un score global, en millisecondes, obtenu à partir de quatre sous-scores pour autant de sous-tests, appelés Air, Basic, Babylon et ML. A eux quatre, ils permettent de malmener nos concurrents en les soumettant à différentes charges de travail et surtout en mesurant leur capacité à les répéter sans flancher. Comme le dit le site du test, ils “récompensent les navigateurs qui démarrent rapidement et fonctionnent sans anicroches”.
Les scores étant exprimés en millisecondes, il est logique que cette fois, plus le nombre présenté est bas, plus le navigateur est performant.
En l’occurrence, Safari conserve sa première place, suivi par Chrome, Firefox 57, en bêta, puis sa version actuelle, 56. Le navigateur d’Apple est ici jusqu’à 3,5 fois plus rapide que son concurrent le plus lent et 1,3 fois plus véloce que son concurrent le plus proche.
- MotionMark
A l’heure où le Web s’emplit de plus en plus de vidéos, de jeux graphiquement exigeants ou même d’expérience VR, la capacité d’un navigateur à traiter des animations est importante et ce qu’il s’agisse de noeuds SVG, d’éléments HTML gérés par une feuille de style CSS ou des séries d’opérations de canevas.
En l’occurrence, MotionMark mesure la capacité de ces logiciels à afficher des “scènes animées complexes à un nombre d’images par seconde préétabli”, 60 i/s pour être précis.
Une fois encore, la logique est respectée, plus le score obtenu est élevé, meilleure est la performance. On constate, cette fois-ci encore que Safari prend la tête de ce test. Il est 1,45 plus rapide que Chrome, bon deuxième. Les deux navigateurs sont très loin devant les deux versions de Firefox qui sont quasiment 6,8 fois moins performantes que Safari.
Safari, le navigateur au long cours
Si Safari ne peut plus lutter à armes égales, en termes de part de marché avec ses concurrents, puisqu’il n’est plus présent sous Windows, il semble bien décidé à maintenir sa pertinence à domicile. Sous macOS High Sierra, sous sa forme la plus récente, il réussit à damner le pion à des navigateurs plus courus.
Il est évident que ces résultats ne font pas tout. Surtout pas la force de l’habitude et les réflexes d’utilisation. En ce domaine, il faut reconnaître que Chrome a pour lui l’omniprésence des services Google et son intégration avec eux, tandis que Firefox, présents sur de nombreuses plates-formes, incarne une autre vision du Web et des navigateurs.
Une vision par certains aspects assez proche de celle de Safari, notamment quand on se penche sur la question de la vie privée et du droit des Internautes à ne pas être suivi à la trace.
Bref, quand vous serez passé à High Sierra sur votre Mac, avant de faire disparaître Safari de votre Dock et d’y glisser Chrome, donnez une chance au navigateur d’Apple, vous pourriez être ravi de ce choix.
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