L’ interface utilisateur des ordinateurs d’aujourd’hui, fondée sur l’affichage graphique, un clavier et un dispositif de pointage (en général une souris), a une généalogie déjà longue d’une quarantaine d’année, mais le Macintosh d’Apple Computers en a marqué une étape essentielle, celle du début de la diffusion auprès du grand public.Après leur invention dans les années 60, ces concepts furent d’abord mis en pratique par Xerox, soucieux de se placer en pointe dans le domaine des nouvelles technologies, au sein de son Parc (Palo Alto Research Center) fondé en 1970. Dès 1973, le Xerox Alto, qui ne devait toutefois jamais être commercialisé, innovait à plusieurs titres : premier micro-ordinateur individuel, premier ordinateur à affichage mixte texte et graphique, première utilisation non expérimentale d’une souris, etc.Poussé par ses collaborateurs Jeff Raskin et Bill Atkinson, qui connaissaient le Parc, Steve Jobs, cofondateur d’un Apple Computers alors en pleine croissance grâce à son Apple II, visita le Parc en 1979. Il en revint conquis et décida que le prochain Apple serait construit sur la base du Xerox Alto.Après plusieurs années de mise au point, Apple lança, en 1983, le Lisa, qui mettait en pratique tous ces concepts et d’autres encore, notamment les menus déroulants. Le prix de cette machine était excessif (près de 100 000 francs tout compris en France) pour qu’elle connaisse un vrai succès.Toutefois, un projet moins haut de gamme avait été lancé parallèlement par Jobs et aboutit en 1984 au lancement du Macintosh, une étonnante machine compacte intégrant un petit écran monochrome de 9 pouces de diagonale.En l’absence d’une bibliothèque de logiciels compatibles avec ce système entièrement nouveau, Apple fournissait avec la machine un logiciel de traitement de texte, MacWrite, et un logiciel de dessin, MacPaint, dont les concepts radicalement nouveaux – copier-coller, choix de polices de caractères, rectangle de sélection, lasso, etc. – plurent à de nombreux utilisateurs, d’autant que le Macintosh était présenté par son créateur comme ” l’ordinateur pour tous ” (the computer for the rest of us), celui dont l’utilisation ne nécessitait pas un diplôme d’informaticien, en quelque sorte.Mais ce Macintosh d’origine ne possédait que 128 ko de mémoire et d’un lecteur de disquettes de 400 Ko (voire, éventuellement, d’un second lecteur externe). Il fallut attendre la sortie, deux ans plus tard, du Macintosh Plus possédant 1 Mo de mémoire, un lecteur de disquettes de 800 Ko et un connecteur SCSI permettant d’ajouter un disque dur pour que cet ordinateur révolutionnaire commence à disposer d’arguments suffisamment forts pour connaître le succès.Trois arguments externes se conjuguèrent au même moment pour imposer le Macintosh : la création du logiciel de mise en page PageMaker pour Macintosh par Aldus, le développement du langage d’impression graphique PostScript par Adobe Systems et le développement par Canon d’une imprimante laser de qualité.Cela permit au Macintosh de s’imposer dans tous les domaines touchant aux arts graphiques et de prendre globalement une part de près de 15% du marché.Des atermoiements du côté d’Apple permirent au ” monde PC ” de rattraper progressivement son retard en matière d’interface utilisateur, la sortie de la quatrième version du système d’exploitation Windows de Microsoft, en 1995, a marqué la fin de cet avantage pour Apple.Depuis, Apple, dont la part de marché est tombée en dessous de 5%, a tenté de redresser la barre avec la sortie de son dernier modèle d’ordinateur de bureau, l’iMac, et de ses portables iBook. Destiné au grand public, l’iMac renouvelle avec bonheur le concept de machine intégrée des débuts. Par ailleurs, les plus puissants Power Macintosh G4 présentent suffisamment de qualités pour sassurer un certain degré de fidélité à la marque dans les domaines graphiques et musicaux notamment.Voir aussi : Mac OS
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