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MacBook Air 2018 contre ses meilleurs ennemis PC : le match des caractéristiques

Annoncé hier, le nouveau MacBook Air a tout l’air d’une machine de bonne tenue et séduisante. Néanmoins, l’est-elle suffisamment pour répondre à une concurrence de plus en plus aiguisée ?

Le MacBook Air devrait être une bonne machine, agréable et d’ores et déjà éprouvée, pour ne pas dire sans surprise. Dans la gamme des MacBook, il occupe désormais clairement la place de la machine à recommander à ceux qui veulent un vrai portable sans trop se ruiner… même si son prix est plus élevé que ce que nous espérions.

Motivés par une curieuse impression de frustration à voir Apple se contenter de dérouler une configuration classique sans réinventer réellement son ultra-portable historique, nous avons décidé de le comparer à ses meilleurs ennemis, à des machines comparables dans leur positionnement, leur configuration et leur prix.

La liste des concurrents a été assez facile à dresser. Bien évidemment, le Surface Laptop s’est imposé de lui-même, puisque Microsoft aime se comparer au MacBook Air. Vient ensuite l’une des références les plus séduisantes de ces dernières années, le Dell XPS 13, dans sa dernière mouture. Enfin, le quatrième homme est un nouvel arrivé qui a du potentiel, le Spectre 13, de HP.

Une tendance générale

La première chose qu’on remarque, après une lecture rapide du tableau ci-dessus, c’est que les quatre appareils suivent grosso modo une même tendance matérielle et tarifaire. Les tailles de boîtier et d’écran sont ainsi identiques ou très proches. Les définitions retenues oscillent, selon les fabricants, entre de la Full HD et des définitions dépassant légèrement la Quad HD. On notera que certains de ces appareils proposent des écrans 4K en option, mais cela change alors la donne, au niveau du prix et des performances requises pour assurer une fluidité identique.

L’écran, toujours un point fort ?

En l’occurrence, côté écran, Apple pèse de tout son savoir-faire avec sa dalle Retina et offre une définition identique à celle du MacBook Pro 13 pouces – une des meilleures dalles qu’on ait vu passer sur un portable.   
Néanmoins, il est important de préciser qu’Apple a réduit la voilure avec le MacBook Air. Ainsi, l’écran de son ultra-portable ne bénéficie pas des technologies maison P3, pour un gamut plus large, et True Tone, pour une adaptation de la chaleur de l’éclairage de la dalle en fonction de la luminosité ambiante.   
De même, Apple ne met pas en avant la luminosité garantie à 500 nits, il est donc vraisemblable que le MacBook Air ne fasse pas aussi bien que le MacBook Pro face à la concurrence.

Le choix d’un bi-coeur

Autre poste d’importance dans un ordinateur, le processeur. Les trois concurrents du MacBook Air embarquent le même Core i5 1,6 GHz de 8e génération, à quatre coeurs. Pour une raison de constitution de gamme, de coût sans doute, et de gestion de l’énergie peut-être, Apple a choisi un Core i5 cadencé à 1,6 GHz, lui aussi, mais avec seulement deux coeurs.

Le choix du processeur a évidemment aussi un impact sur la puce graphique intégrée, même si dans l’absolu, aucun de ces chipsets ne vous permettra de jouer comme un fou…

Ensuite, la configuration à 8 Go de mémoire vive peut paraître mesquine en 2018. Mais sur ce point, c’est le MacBook Air qui devrait le moins en souffrir au vu du travail d’optimisation de macOS et du contrôle plus étroit qu’Apple peut exercer sur le matériel et le logiciel. Quoi qu’il en soit, sur le papier, il est fort probable que les performances de l’ultra-portable d’Apple soient un peu moins bonnes que celles de ses concurrents.

La connectique, parent pauvre, partout

Depuis le nouveau design des MacBook Pro 13 pouces, dont le MacBook Air s’inspire beaucoup, la connectique des portables Apple est pauvrette. Il faudra ici se contenter de deux ports au format USB-C, avec tout ce que cela implique d’adaptateur ou de nouveaux câbles.

Sur ce point, Apple propose moins de choix que ses concurrents. Néanmoins, il est difficile de dire que les trois autres machines font des étincelles dans ce domaine. On saluera l’effort de Dell qui glisse un lecteur de carte microSD là où Apple a fait une croix sur le lecteur SDXC depuis un moment. L’un dans l’autre, toutefois, toutes les machines semblent à égalité dans la médiocrité.

L’autonomie, avec des pincettes

Nous abordons la question de l’autonomie avec d’énormes pincettes. Simplement parce que ce sont des données constructeurs, d’une part, et qu’il n’est pas toujours facile de savoir à quoi elles font référence. Certains indiquent l’autonomie en surf Web, d’autres en lecture vidéo. Une chose paraît certaine toutefois : le cap de la journée de travail devrait être assurée par ces machines.

En l’occurrence, le MacBook Air bénéficie de la bonne réputation de ses aînés, mais restons prudents, tant que les tests n’ont pas été effectués sur toutes les machines. Ainsi, le Surface Laptop a tenu 9h14 lors de nos tests d’autonomie polyvalente, tandis que certains modèles du Dell XPS 13 (non tactile) que nous avons testé passaient le cap des 12h. Le MacBook Pro 13 pouces, sorti en juillet dernier, frôle les 14h30 dans ces mêmes conditions, ce qui laisse un bel espoir pour le nouveau MacBook Air. Difficile d’en dire plus.

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Un combat de taille… et de poids

Evidemment, quand on parle d’ultra-portables, il est logique de s’intéresser aux dimensions et au poids. Pour les premières, le MacBook Air fait partie des plus compacts. Son épaisseur le donne pour être le plus épais pour la partie la plus massive et le plus fin à son extrémité la plus effilée. En conséquence de quoi on peut dire qu’il ne sort plus du lot sur ce point.
Côté poids, il est également le plus lourd (ex-aequo avec le Surface Laptop). Pas forcément de beaucoup, sauf si on le compare au Spectre 13 de HP. Disons que le choix de l’aluminium se paie un peu du côté du MacBook Air…

Le prix, et une douloureuse désillusion

Enfin, intéressons-nous au prix. Sans grande surprise, Apple affiche un des tarifs les plus élevés. Son prix d’entrée de gamme à 1349 euros implique de n’avoir que 128 Go de stockage SSD. En 2018, c’est trop léger… La facture monte donc à 1599 euros quand on souhaite atteindre les 256 Go.
Un prix qui paraît d’autant plus élevé que, rappelons-le, Apple a choisi un processeur bi-coeur face à des quad-core.

Plus que la somme de ses composants

Une fois qu’on a fini d’éplucher ce résumé de fiches techniques, il est également important de rappeler qu’une machine n’est pas seulement la somme de ses composants.
C’est sa durabilité du matériel, sa réparabilité, son ergonomie, l’intégration logiciel/matériel, son système d’exploitation, le suivi par son fabricant année après année, le maintien des performances au fil des mises à jour, etc. qui vont déterminer l’ensemble de la valeur d’un produit. 

Sur ce point, Apple a prouvé par le passé qu’il est difficile de le concurrencer. Ses Mac tiennent généralement la route longtemps et offre une expérience intégrée rarement égalée, ce qui explique qu’on ait tendance à excuser des tarifs trop élevés en comparaison de ce que propose la concurrence.

En revanche, une chose est certaine, ce petit match des caractéristiques (CPU, dimensions, etc.) met en lumière une cruelle réalité. Le MacBook Air 2018 n’est pas destiné à redéfinir un marché comme l’a fait son aîné. Soit que ce ne soit plus possible, soit qu’Apple ne le souhaite pas. Dans les deux cas, on ne peut s’empêcher d’être déçu.

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Pierre FONTAINE