La première version du dernier-né des systèmes d’exploitation d’Apple, Mac OS X Server, est disponible en France depuis le mois de mai 1999. Fondé sur un noyau Unix (micronoyau Mach et BSD 4. 4), il est livré avec le serveur HTTP Apache, le serveur d’applications WebObjects et un serveur de stream… Mac OS X Server a de quoi séduire les entreprises, le monde de l’éducation, mais aussi les spécialistes du multimédia.
Serveur d’applications et de fichiers
“Parmi les nouvelles fonctions offertes par le système d’exploitation, j’apprécie particulièrement NetBoot et le gestionnaire Macintools. Sans elles, je pense que nous aurions abandonné l’environnement Macintosh “, souligne Laurent Sarfati, PDG de la société Les Rencontres d’Affaires (LRA, 70 personnes et 65 millions de francs, 9,91 millions d’euros, de chiffre d’affaires). Désormais, et grâce à NetBoot, l’ensemble des applications utilisées est stocké sur le serveur. Lorsque l’utilisateur allume son poste de travail, il se connecte au serveur et récupère les applications. Toutes les données des utilisateurs sont également stockées dans le serveur. “Les mises à jour se font donc uniquement sur nos trois serveurs G3 pour l’ensemble de nos 80 machines”, se félicite Laurent Sarfati.
Le gestionnaire Macintools permet, quant à lui, de créer des profils d’utilisateurs, de stocker les préférences et d’y accéder à partir de n’importe quel poste du réseau. Même enthousiasme au lycée parisien Fénelon, où l’un des laboratoires d’informatique est équipé d’une vingtaine d’iBook et d’un G3 à 300 MHz avec Mac OS X Server. Il est utilisé comme serveur de fichiers et d’applications. “Le serveur NetBoot et le gestionnaire Macintools sont vraiment utiles dans un environnement d’enseignement. On ne peut pas empêcher les élèves de vouloir modifier leurs interfaces. Ils commettent parfois des erreurs. NetBoot évite qu’elles ne persistent “, remarque Francis Dorra, professeur au lycée. “En revanche, avec soixante postes gérés par Macintools, nous arrivons aux limites des capacités de l’outil, reprend Laurent Sarfati. Quant à nos postes de PAO et de comptabilité, ils sont toujours gérés par un serveur équipé de Mac OS 8. 6. Les postes ne sont pas configurés à l’identique et ne sont pas équipés des mêmes applications. Nous n’avons donc pas intérêt à les faire évoluer. Il faufrait créer trop d’images différentes.”
Quant à l’installation du système d’exploitation, le noyau Unix, s’il assure la stabilité du système, complique la tâche par rapport au précédent OS : “Il faut entrer dans le monde Unix, notamment pour le paramétrage des tables de routage. Il est nécessaire d’avoir les bonnes compétences, explique Laurent Sarfati. Mais l’administration est très simple. D’ailleurs, c’est un étudiant qui suit l’ensemble. Et encore à mi-temps !”Au lycée Fénelon, l’installation a été faite par le prestataire de services. Mais, suite à une mauvaise manipulation, Francis Dorra a préféré réinstaller l’OS. Une opération réalisée sans aide et en une demi-journée.
Diffuser jusqu’à 2 500 fichiers audio et vidéo simultanément
Mac OS X Server est également équipé de la version native 1. 3. 4 du serveur Web Apache, ainsi que de QuickTime Streaming Server. Ce dernier permet de diffuser des vidéos numériques en flux tendu (stream). “Avec QuickTime Streaming Server, nous pouvons diffuser jusqu’à 2 500 fichiers audio ou vidéo simultanément”, explique Lionel Guiffant, directeur technique de TV-radio. com (www. tv-radio. com).
Créée en avril 1999, cette société de sept personnes utilise, depuis le départ, le dernier-né des OS d’Apple pour la mise en ligne de son poste de téléradio virtuel. “Nous avions choisi la technologie QuickTime pour la conversion des flux audio et vidéo en signal informatique. La facilité d’utilisation du serveur de stream de Mac OS X Server nous a convaincus de choisir le système d’exploitation d’Apple “, explique Lionel Guiffant. TV-radio. com possède trois serveurs : le serveur de stream sur un Mac G4 400, un serveur HTTP Apache et un serveur WebObject, tous deux sur Mac G3. Le serveur WebObject est une des autres nouveautés de l’OS d’Apple. Il permet notamment la gestion de transactions et de données dynamiques. “Pour changer un serveur d’utilisation, il suffit d’ouvrir l’assistant d’installation et de répondre à la vingtaine de questions en cochant des cases. Un quart d’heure suffit ! Cependant, tout en offrant les avantages de la technologie Apple, notamment sa stabilité, tout est trop cadré. On ne peut pas paramétrer le système d’exploitation comme on le souhaiterait. Dans une certaine mesure, il faut s’adapter à son utilisation. C’est parfois frustrant, mais ça marche “, remarque le directeur technique de TV-radio. com, issu du monde PC. “Faux, répond le professeur du Lycée Fénelon, il suffit de conna”tre Unix pour paramétrer, à partir du terminal Unix, l’OS à sa guise. Le terminal Unix est d’ailleurs l’un des points faibles du système, parce qu’il ne dispose pas d’interface X Window.” Autre point faible relevé par le directeur technique de TV-radio. com, le manque d’outil d’analyse fin intégré qui permettrait, par exemple, de relever le nombre de connexions, sur le serveur.
“Quoi qu’il en soit, toutes ces nouveautés – serveur de stream, HTTP, et WebObjects – font de Mac OS X Server une véritable solution multimédia, pour un prix très raisonnable. En l’occurrence, nous avons payé le serveur de stream environ 20 000 F (3 049
?
), G4 400 compris”, conclut Lionel Guiffant. La licence seule vaut, quant à elle, 3 470 F ht (529 ?) (prix Apple Store), et 2 160 F ht (329 ?) pour la licence éducation.
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