Apple ayant rempli sa part du contrat
en livrant ses premières machines à base de processeurs Intel, la pression se déplace maintenant sur les éditeurs. Charge à eux d’optimiser leurs applications pour le nouveau
processeur. Car deux cas de figure se présentent aujourd’hui aux utilisateurs de ces machines de nouvelle génération. Si un logiciel a été révisé pour les processeurs Intel, il fonctionnera directement avec, on peut l’espérer, des
gains de vitesse substantiels. S’il contient toujours 100 % de code PowerPC, c’est l’émulateur Rosetta qui entrera en piste (lire encadré).Après l’annonce l’été dernier de l’abandon du PowerPC, les développeurs ont amorcé ce travail de transition. En ce début 2006, de nombreux chantiers sont déjà terminés, notamment chez Apple et de façon plus générale
chez de petits éditeurs. Pour plusieurs développeurs, généralement de sharewares, les versions ‘ Universal Binaries ‘ sont déjà disponible en téléchargement.
Une optimisation fastidieuse
Du côté des ténors, si l’entreprise est pour le moins bien entamée (comme pour XPress), la sortie des produits optimisés ne se fera le plus souvent qu’à la faveur de la prochaine mise à jour majeure (et donc
payante…). Car l’opération n’est pas triviale. Il faut en premier lieu que leurs ingénieurs abandonnent CodeWarrior, un outil de développement longtemps prisé sur Mac, au profit de l’Xcode d’Apple. Des millions de
lignes de code doivent ensuite être inspectés avec nombre de modifications à la clé. Sans oublier, en fin de parcours, l’indispensable phase de test. Sur ce point, Quark la délègue pour partie aux utilisateurs via sa bêta
publique …Adobe a souligné que l’optimisation de sa suite graphique ne verrait le jour qu’à la fin 2006 (au mieux) avec la CS 3. Il en irait de même pour l’Office de Microsoft dont la prochaine refonte est aussi attendue
sous douze mois (Virtual PC est lui incompatible avec les Mac Intel). Laurent Ribardière, le patron de 4D ?” vétéran de la base de données ?” ne dit pas autre chose : ‘ On optimisera avec 4D 2007 dont
la sortie est prévue cette année. Pour nous, le travail n’est pas complexe, mais il est conséquent. 4D, c’est 1,7 million de lignes de code. Et même si nous savons exactement où faire les changements, la phase de test est longue
et fastidieuse ‘.Le patron français est d’autant plus à l’aise avec ce délai que les tests de 4D 2004 avec l’émulateur Rosetta ont révélé de bonnes surprises. ‘ Cinquante de nos plus importants clients
nous ont confié leurs bases pour nos essais et nous n’avons relevé quasiment aucun différentiel de vitesse. Sur d’autres tests, la différence d’exécution n’était que de quelques
millisecondes. ‘Mais toutes les applications ne sont pas égales. Au mieux, elles utilisent les interfaces de programmation d’Apple déjà optimisées Intel. C’est le cas de 4D lorsqu’il sollicite des accès réseau, exploite des données
sur le disque dur, ou encore affiche ses éléments d’interface.
Les cas où ‘ ça coince ‘
Au pire, le logiciel recourt à des astuces ‘ maison ‘ mises au point par son concepteur. Témoin l’utilitaire Audio Hijack de Rogue Amoeba qui intercepte les flux sonores de toute application ou AirFoil,
du même auteur, qui dirige l’audio du Mac vers la borne AirPort Express, laquelle a pourtant été bridée par Apple. Ce type de logiciel agit à la frontière, sinon au?”delà, des recommandations techniques d’Apple. Le travail de mise
à jour peut alors être assez complexe.Sans oublier les applications dépendant de modules logiciels de tierce partie dont il faut attendre la mise à jour. La version 5.7.5 PowerPC/Intel de GraphicConverter ne peut ainsi pas utiliser, sur un Mac Intel, les plug?”ins
compatibles Photoshop car ceux?”ci reposent sur des rouages anciens et pour l’heure incompatibles. Dans les cas à problèmes, il faut également citer les applications qui font usage de spécificités du PowerPC, tels les plug?”ins
optimisés AltiVec (une unité accélérant des calculs).Des développeurs font aussi état de bogues plus ou moins notables dans les outils de développement ou de l’absence de quelques interfaces de programmation indispensables pour certaines fonctions. Cette période de migration
produira donc son lot de contrariétés. Pour l’utilisateur, l’opération pourrait quand même se révéler bien moins complexe qu’à l’époque du passage à Mac OS X.
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