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M-commerce : les lendemains qui déchantent

Deux études simultanées d’AT Kearney et de Forrester Research remettent en question le potentiel du commerce électronique sur les téléphones mobiles. Aucune rentabilité n’est à attendre avant 2006.

Seulement 12 % des utilisateurs de téléphones mobiles seraient intéressés par l’utilisation de leur portable pour effectuer des achats, contre 32 % en juin 2000.Réalisée au niveau mondial en janvier 2001 par AT Kearney, cette étude montre un ralentissement très net du m-commerce. Dans le détail, c’est essentiellement aux Etats-Unis que les intentions d’achat ont subi la plus forte chute : de 34 % de possesseurs de portables intéressés en juin 2000, on en trouve aujourd’hui plus que 3 % !

Régression due à l’échec du WAP

En Europe, la régression est moins sensible, de 29 % à 14 %. Pour expliquer cette baisse de popularité, AT Kearney met essentiellement en avant l’échec marketing du WAP (internet mobile), qui n’est utilisé selon le cabinet que par 16 % des personnes dotées d’un téléphone compatible. Echaudés par ce système pour l’instant peu rapide et peu confortable à l’utilisation, les ” mobinautes ” ne comptent pas, en plus, effectuer des achats en ligne.

Le m-commerce ne sera pas rentable avant 2006

Ces doutes sont corroborés par Forrester Research qui estime dans son étude ” Mobile Payment’s slow start ” que le m-commerce européen ne générera que 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2005.Le résultat net que se partageront les acteurs du secteur (opérateurs, fournisseurs de contenus et de biens et intermédiaires bancaires) n’excédera pas les 3,2 milliards d’euros d’ici à 2005. Et c’est là que se situe tout le problème. Dans le même temps, Forrester indique que l’investissement pour proposer des services de m-commerce de toutes ces sociétés aura atteint 3,3 milliards de dollars (3,75 milliards d’euros), soit plus que les bénéfices escomptés. En clair, le m-commerce ne sera pas rentable jusqu’en 2006.En France, cette rentabilité pourrait même se faire attendre au-delà. Les ventes depuis un téléphone mobile généreront presque 2 milliards de d’euros en 2005, contre 42 millions cette année. La France se classe en 4e position dans le peloton européen, mais sera très loin des trois premiers : l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne.Si les consommateurs s’interrogent, les marchands restent encore largement optimistes. Interviewés par Forrester, ils prévoient tout de même que 10 % des transactions seront effectuées au moyen d’un portable en 2004. Ils préféreraient que ce nombre augmente plus rapidement car ce type de paiement réduit fortement les risques de fraude qui se multiplient sur Internet.

Le m-commerce permettra le développement du micro-paiement

Le cabinet d’études finit tout de même sur une note positive : même si le m-commerce mettra du temps à se généraliser, il permettra enfin le développement du micro-paiement. Grand rêve des marketeurs, ces dépenses inférieures à 10 euros (pour l’achat d’un journal par exemple) n’ont jamais vraiment fonctionné sur Internet. Le téléphone mobile pourrait être la solution puisque l’utilisateur serait débité directement sur sa facture de téléphone mobile. Mais le cas de la Finlande qui compte déjà 700 marchands acceptant le paiement sur téléphone mobile pour des places de parking ou des hamburgers semble encore bien loin du reste de l’Europe.

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La rédaction