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Lycos Europe poursuit sa stratégie de consolidation des médias internet

Après Caramail et Spray, la filiale de Bertelsmann vient d’absorber le Français Multimania. Cette initiative bouscule le classement des portails et devrait faire réagir ses concurrents.

Lycos Europe tient décidément la vedette cet automne. Après le tonitruant rachat de Spray (qui avait repris Caramail) en septembre dernier, la coentreprise entre l’Américain Lycos et le groupe Bertelsmann vient de s’offrir Multimania pour 222 millions d’euros. Premier site de communauté français, Multimania devrait permettre à Lycos de devenir le deuxième groupe de média internet en France en termes de visiteurs (voir le tableau). Lycos Europe a profité d’une conjoncture financière favorable pour mener une politique d’expansion agressive qui lui permet de ramener sa position en France au niveau de celles qu’il occupe en Allemagne ou en Angleterre.

L’importance des groupes traditionnels s’accroît

De l’avis de tous les acteurs et observateurs du marché, seule une poignée de grands portails paneuropéens subsistera d’ici à deux ou trois ans. Adossé au puissant groupe d’information multimédia Bertelsmann, et désormais d’une taille à la mesure de ses ambitions, Lycos semble bien parti pour emporter le morceau et pour pousser ses concurrents à réagir – notamment Yahoo!. Caractérisé par l’importance des groupes de médias traditionnels et des opérateurs télécoms, le marché européen de l’information en ligne est en pleine mutation. “Plus l’internet devient un média de masse en Europe, plus le poids des groupes traditionnels en apport d’audience est important “, explique Olivier Beauvillain, analyste chez Jupiter-MMXI. C’est ainsi que les sites des chaînes de télévision européennes ont augmenté leur audience de 400 % en un an, selon une étude MMXI.“Par exemple, un nouvel internaute ira plus naturellement chercher de l’information sportive sur TF1 Sport que sur Yahoo! Sport ou sur le site d’une start up. Et c’est pourquoi on peut s’attendre, dans les mois à venir, à ce que les acteurs du web cherchent à se rapprocher des groupes traditionnels “, poursuit Olivier Beauvillain. Cependant, le monde des médias et des télécoms est trop instable pour qu’il soit viable de procéder par de multiples partenariats locaux, comme l’a démontré le rachat embarrassé par Excite@Home des parts de l’opérateur Retevision dans Excite Espagne. Aujourd’hui, seuls Vivendi et CLT-UFA se présentent comme des partenaires potentiels de taille continentale.

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Jean-Baptiste Dupin