L’évolution des interfaces homme-machine procède par étapes discontinues. En effet, l’adoption par le marché de solutions techniques innovantes dépend d’un consensus à trouver entre les innovateurs, les fabricants et les utilisateurs. Ainsi, le secteur automobile devrait-il adopter, d’ici à trois ans, la visualisation projetée, qui est déjà mise au point pour la visière du casque des pilotes de chasse. De même, les écrans plats, qui ont maintenant atteint une très bonne qualité, vont se multiplier grâce à leurs faibles dimensions et à leurs possibilités d’intégration dans les tableaux de bord. Mais ni les claviers avec ” touch pannel “, ni les ” touch pannels ” sur écran, ni les écrans à très haute résolution ne devraient se répandre avant un certain temps.
Donner un sens à de grands ensembles de données
Les progrès prévisibles à court terme concernent surtout l’accès aux informations et la visualisation des données. Les menus traditionnels à panneaux successifs impliquent de nombreux clics et déplacements de souris. Par contre, dans les menus directionnels, ou ” marking menus “, les éléments sont disposés en arc de cercle : une sélection ne demande qu’un léger déplacement : la distance ne compte plus. La vitesse de sélection devient spectaculaire : elle tombe en dessous de cent millisecondes. Déjà intégrées dans certains outils professionnels d’images de synthèse, ces possibilités devraient apparaître d’ici à quelques années sur le poste de travail de l’utilisateur.Visualiser graphiquement les objets par milliers permet d’en extraire une signification par la mémoire visuelle ; on peut alors identifier des “lots, des ressemblances, ou même des différences. Selon Ben Shneiderman, de l’université du Maryland, les progrès significatifs des recherches qui sont effectuées dans la visualisation des informations devraient avoir un effet profond sur les systèmes du marché : “La vision globale d’un ensemble de données par des champs en étoile zoomables, des diagrammes arborescents, des cartes d’arbres composés de rectangles imbriqués montrant des hiérarchies, des coordonnées parallèles, des diagrammes de réseau et d’autres stratégies rend possibles une navigation spatiale et un filtrage dynamique.”A côté de ces aspects prometteurs, la simple interaction entre l’homme et la machine pose de sérieux problèmes. En particulier, il reste difficile de se faire aider efficacement par un système automatisé pour utiliser un logiciel. Les études ont montré que l’un des meilleurs moyens pour exprimer les questions est un sous-ensemble identifié de la langue naturelle. Pour améliorer la réponse du système d’aide, il faut analyser le contexte et les intentions de l’utilisateur, et concevoir un système qui compose des réponses adaptées. Encore au stade de la recherche, ces deux aspects devraient se concrétiser bientôt par des prototypes.
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