Fini, le bon vieux télégramme ? Pas du tout ! Il renaît même avec internet, accessible via le site web de France Télécom ( www.telegramme.francetelecom.fr), en complément des canaux habituels du téléphone (3655) et du minitel (3656). L’envoi de base coûte moins de 6 euros (36,60 francs). Des formules de personnalisation sont même proposées : des fonds de page ou des formules clés, des dépôts différés ou, plus simplement, un accusé de réception. Chez France Télécom, ce service, qui génère environ 100 millions de francs par an, dépend de l’Agence des services par téléphone au sein de la direction régionale Paris-Ile-de-France. Selon son responsable, Jean-Luc Moisson, cette activité est équilibrée.Tous les mois, l’opérateur enregistre quatre-vingt mille appels pour ce service. Et la moitié de cette activité vient de quelques grands comptes sous contrat, tels Air France ou les services contentieux des organismes financiers. Le télégramme demeure, en effet, le seul moyen de valider rapidement certaines procédures commerciales ou juridiques. France Télécom conserve le télégramme pendant quinze mois, durant lesquels l’expéditeur peut en obtenir une copie. Comparé au coût d’une répudiation d’achat ou d’une solution de sécurisation des paiements, son usage pourrait s’avérer bénéfique pour les sites de commerce en ligne. Une clientèle que l’opérateur n’a pas encore prospectée. A terme, les liaisons Transpac utilisées par les clients professionnels devraient être remplacées par des envois par e-mail ou par FTP (File Transfer Protocol).Comme le courrier en recommandé remis par le postier, le télégramme constitue une véritable preuve juridique : identification de l’expéditeur et du destinataire, garantie de remise, vérification de la remise au destinataire désigné. Certains envois, dits de sécurité ou d’Etat, bénéficient, par ailleurs, d’un régime particulier et entrent clairement dans l’univers du service public.En revanche, le télégramme ne fait pas partie du ” service universel ” ni des ” services obligatoires ” qui incombent historiquement à France Télécom. Il ne fait donc l’objet d’aucune rémunération par l’Etat. Il attire de nouveaux concurrents, prestataires de routage des plis ou tiers certificateurs, qui en reprendraient volontiers l’appellation maintenant bicentenaire.
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