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L’université de Lyon traque les étudiants plagiaires

Les 12 établissements de l’Académie de Lyon vont s’équiper de Compilatio.net, un logiciel qui détecte automatiquement les copier-coller dans les devoirs des étudiants.

Nombre de compositions estudiantines puiseraient leur inspiration sur Internet. Un peu trop au goût des enseignants. Aussi, 12 établissements supérieurs de l’Académie de Lyon, dont les écoles d’ingénieurs l’Isara, l’Insa, et
l’université catholique de Lyon vont s’équiper du logiciel de recherche de plagiat,
Compilatio.net. Au total, les copies de plus de 100 000 étudiants vont être placées sous surveillance.D’après une enquête réalisée par Six Degrés, le fournisseur de compilatio.net, et l’éditeur d’analyses de données Sphinx Developpement auprès de 120 professeurs et de 1 200 étudiants de l’université de Lyon, la Toile
mondiale est la première source de documentation pour les travaux universitaires. Et ce, devant les bibliothèques. Internet représente 65 % des ressources utilisées par les élèves de ces établissements supérieurs. Souvent, la documentation en
ligne devient plagiat puisque 79,5 % des étudiants déclarent avoir recours au copier-coller, sans indiquer la source des citations. Un fait confirmé par les enseignants puisqu’ils confirment à 90 % avoir déjà été confrontés à ce
phénomène.‘ La plupart d’entre nous se doutaient que cette pratique était élevée, mais nous avions du mal à la quantifier. De temps en temps nous prenions un étudiant la main dans le sac, quand le changement de style dans
la copie était trop brutal, ou quand le devoir était d’un niveau supérieur à celui de l’élève ‘,
commente Alain Gay, professeur d’informatique à l’Isara.

Inculquer de bonnes pratiques aux élèves

L’étude a permis au corps enseignant de mesurer l’ampleur du phénomène. Au sein de l’école d’ingénieurs, les élèves ne précisent pas l’origine d’une citation sur quatre. Pire, 8 % d’entre eux affirment avoir déjà acheté des travaux
clés en main sur le Web.Les étudiants indiquent emprunter à Internet par ‘ facilité ‘ et ‘ manque de temps ‘ dans les travaux peu importants. En revanche, le
copier-coller serait peu utilisé pour les rapports majeurs comme le rapport de fin d’études.Le corps enseignant de l’Isara ne souhaite pas que Compilatio.net soit perçu par élèves comme un outil pour les traquer. Il espère plutôt leur inculquer les bonnes pratiques de la documentation, avec la mise entre guillemets et
l’indication de la source de toute citation.‘ Néanmoins, l’implémentation de cet outil devrait avoir un effet dissuasif, convient Alain Gay. Il est trop tôt pour dire quelles seront les conséquences pour un élève pris sur le fait. Dans
le cadre de la commission pédagogique, un groupe de travail consacré au plagiat doit définir une règle écrite et pourquoi pas mettre en place des sanctions. ‘
Reste que pour contourner Compilatio.net, les étudiants pourront faire appel à un autre logiciel de Six Degrés : le pompotron, une application pour vérifier que toutes les sources sont
bien spécifiées. D’ici à ce que certains y voient une manière de pomper astucieusement…

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Hélène Puel