Les curieux qui sont venus assister, les 1er et 2 juillet, à la Coupe du monde des jeux vidéo à Paris, ont pu constater que le public était très fortement masculin. Malgré tout, dans l’univers du jeu vidéo, les
choses semblent évoluer. Les filles ne se cachent plus. Ainsi, le jeu Counter Strike, pourtant peu ‘ girly ‘, avait droit à son propre tableau féminin… qui a vu la victoire
finale des Françaises de l’équipe ‘ BTB ‘ face aux Suédoises, de ‘ Seules ‘.Ainsi, ‘ 30 à 40 % des joueurs sont des joueuses, selon les chiffres donnés par les éditeurs… Ces derniers commencent à peine à s’en rendre compte ‘. Tel est le constat
de Sandrine Camus, créatrice de Gamongirls, un site dédié aux jeux et aux tendances high-tech pour les filles, rencontrée lors d’une récente Fanny’s Party, une soirée réservée aux femmes s’intéressant aux nouvelles technologies.Gamongirls accueille tous les jours plusieurs milliers de ‘ gameuses ‘. Pour Sandrine Camus, ‘ Il faut sortir des clichés qui disent que les filles ne jouent qu’à des jeux
comme Tetris ou Nintendogs. En général, les filles sont plus ouvertes, plus curieuses que les garçons. Elles vont faire des petits jeux mignons sur leur console portable le matin, des réussites ou des
démineurs au bureau quand le patron ne les regarde pas. Et elles se lancent dans un RPG [un jeu de rôle en ligne, NDLR] le soir chez elles. ‘Preuve que les joueuses ne se contentent pas des jeux dits pour les filles, le sondage réalisé par Sandrine Camus sur son site auprès de 150 joueuses pour connaître leurs types de jeux favoris : plébiscités par 75 %
d’entre elles, les jeux de type Survival Horror (un héros doit survivre dans un environnement dangereux et plutôt gore), suivis par les jeux de combat, à l’instar de Counter Strike.
Garçons et filles jouent différemment
Sandrine Camus remarque que les filles sont de plus en plus visibles dans le monde des jeux vidéo. On les trouve désormais dans les publicités, et les fabricants cherchent à les séduire avec des consoles plus féminines, avec des coloris
rose ou blanc. Pour autant, selon elle, les joueuses restent discrètes, par peur de l’étiquette qui colle aux jeux vidéo : elles ne se vantent pas de leurs scores auprès de leurs proches, ne piétinent pas d’impatience dans
l’attente de la prochaine console… Et prennent souvent des pseudos masculins pour jouer en ligne.Dans les championnats de haut niveau, comme l’a montré la Coupe du monde à Paris, les équipes féminines et masculines ne se mélangent pas. Une situation qui n’étonne pas Sandrine Camus. ‘ Les filles et les
garçons jouent souvent très différemment. Si l’objectif reste de gagner la partie, les femmes vont jouer en défense, les hommes en attaque. Pour les femmes, l’important est que toute l’équipe s’en sorte le mieux possible
et elles prennent soin les unes des autres. Pour les garçons, la coopération et l’entraide sont là également, mais l’objectif final est d’être le dernier survivant… Hommes et femmes ne jouent pas ensemble non pour des
différences physiques, on est de force égale avec une souris, mais pour des stratégies foncièrement différentes. ‘Sandrine Camus prédit un bel avenir aux femmes dans le jeu vidéo. D’une part, avec l’accroissement des jeux sur téléphones portables, qui vont encore augmenter le nombre des joueuses et, d’autre part, avec l’arrivée de
plus en plus de femmes dans les équipes de développeurs. De quoi apporter une touche féminine aux jeux, sans pour autant rebuter les garçons.
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