A ce stade, le Britannique Freeserve, le Néerlandais World Online, l’Espagnol Ya.com, le Français Club-Internet et le Suédois Spray Networks sont respectivement tombés dans les escarcelles de Wanadoo, Tiscali, T-Online et TerraLycos.Cinq proies potentielles résistent encore à la suprématie de la bande des quatre et la période des fêtes s’annonce mouvementée. Freenet, propriété de Mobilcom, et Germany.net, détenue par Vodafone-Mannesmann, pour l’Allemagne, Liberty Surf en France et Scandinavia Online en Suède semblent des proies toutes désignées. Par ailleurs, LineOne, co-propriété de British Telecommunications et de United News & Media, négocie d’ores et déjà avec l’Italien Tiscali et espère passer au stade des pourparlers exclusifs avant la fin de l’année.” Ca va être une foire d’empoigne “, avertit un responsable de haut niveau. La plupart de ces FAI, échappant encore au contrôle de leurs illustres concurrents, pointent au mieux au troisième rang sur leurs marchés domestiques. Mais quatre des cinq proies potentielles sont présentes sur les trois premiers marchés européens, un argument qui reste convaincant malgré l’enthousiasme déclinant qui entoure les valeurs Internet.L’orientation du marché, qui affecte la valeur des fournisseurs d’accès, pourrait même les transformer en ” bonnes affaires ” du moment. Reste à savoir lequel des quatre grands sera en mesure de prendre ses concurrents de vitesse. Wanadoo, conseillé par Lehman Brothers, a profité d’une fenêtre de tir pour partir à l’assaut de Freeserve, au moment ou l’attention de Tiscali était concentrée sur la prise de contrôle de World Online et alors que Terra intégrait Lycos. A présent, la donne est différente. Tiscali a retrouvé sa liberté de mouvement alors que Wanadoo doit achever la mission Freeserve.En Allemagne, où Tiscali et Wanadoo n’ont toujours pas pris pied, la bagarre devrait pouvoir se régler avec un minimum d’effusion puisque deux entreprises sont ouvertement à la recherche d’un racheteur. Les deux fournisseurs d’accès en question, Freenet et Germany.net, comptent respectivement 1,3 million et 800 000 abonnés.
Vers un duel Wanadoo-Tiscali
Freenet, qui entre indirectement dans la sphère de France Télécom par l’intermédiaire de Mobilcom, fait figure de chasse gardée de Wanadoo. Le Français aurait d’ailleurs formulé une offre supérieure sur Freenet que celle qui lui a finalement permis de prendre le contrôle de Freeserve, mais les Allemands l’ont déclinée, rapportent des sources industrielles. Quant à Tiscali, il a manifesté la semaine dernière son intérêt pour Germany.net.Sur le marché français, sur lequel le fournisseur d’accès italien et son concurrent espagnol TerraLycos lorgnent avidement, Liberty Surf reste la dernière entreprise du secteur à cueillir. Déjà lancée, la bataille pour l’acquisition de LineOne en Grande-Bretagne pourrait vite tourner à l’affrontement sans merci, T-Online, Tiscali et TerraLycos ayant manifesté un besoin d’expansion Outre-Manche. Au cours d’un entretien accordé à Reuters, l’Italien a expliqué que les trois plus importants marchés européens étaient d’importance égale à ses yeux, ajoutant qu’il saisirait toute opportunité se présentant.De son côté, TerraLycos, dont le coeur balance entre l’Europe et l’Amérique latine, n’a pas encore choisi son territoire de chasse. Qui plus est, sa stratégie semble favoriser le développement des portails au détriment de l’activité de fournisseur d’accès. Il assume d’ores et déjà le rôle de leader sur le marché européen du commerce électronique avec un chiffre d’affaires annuel par abonné de 200 euros, soit beaucoup plus que ses concurrents européens, estime SG Cowen Research. Par ailleurs, T-Online, qui fait face à un exode de ses cadres, a acquis deux FAI en France et en Espagne et a renoncé à Freeserve cet été.En conséquence, tout semble pencher en faveur d’un duel Tiscali-Wanadoo. Mais les analystes les encouragent à ne rien précipiter. ” Ils devront acheter intelligemment. Ils ne doivent pas acquérir des
entreprises qui sont mal positionnées “, déclare Tarek Robbiati, analyste chez Lehman Brothers. ” Liberty Surf, poursuit-il, est à considérer avec prudence
et les repreneurs éventuels ne devront se lancer qu’après
avoir défini précisémment un changement de stratégie. “Un fois réglée cette ultime phase de consolidation, les grands fournisseurs d’accès européens devront justement s’atteler à la mise au point de leur stratégie pour muer les pertes en profits. Et seule une gestion de qualité fera la différence.
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