Le 1er septembre dernier, un petit bout d’Europe s’est ouvert dans la « capitale » de la Silicon Valley. L’Union Européenne a en effet inauguré son bureau local – un genre « d’ambassade de la tech » afin « d’améliorer les relations transatlantiques dans l’espace numérique ». Une partie de la mission de cette antenne de notre Union sera de promouvoir les standards et technologies européennes. Mais ce travail, certes réel et au long cours, est éclipsé dans les enjeux pas la seconde mission de ce bureau : familiariser les géants américains de la tech à nos lois et nos régulations numériques. Et il s’agit là d’un sacré chantier si on regarde l’amende record – 405 millions d’euros ! – infligée à Instagram par la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) pour ses pratiques dans l’Union. Une amende rendue possible pas la loi socle RGPD, qui a conféré plus de pouvoirs aux régulateurs locaux pour contrer les GAFAM.
Hello, San Francisco! Our new office will strengthen the EU's capacity to engage with stakeholders in the U.S. tech world. We're excited to begin this new chapter in 🇪🇺🇺🇸 relations in this global center for digital technology and innovation! pic.twitter.com/Y7qP475rIg
— European Union in the U.S. (@EUintheUS) September 1, 2022
Le premier ambassadeur de la tech européenne sur le sol américain est le néerlandais Gerard de Graaf. Ce vétéran de la commission européenne, qu’il a rejoint en 1991, était jusqu’il y a peu le patron du DG CONNECT, la Direction générale des réseaux de communication, du contenu et des technologies de l’Union européenne. Un poste qui lui sert de tremplin pour aller cette fois non pas affronter, mais plutôt préparer et former les géants américains de la tech.
Des entreprises, allant de Microsoft à Google en passant par Facebook, qui font régulièrement la une des journaux pour le montant record de leurs amendes. D’abus de position dominante à la vente liée en passant par l’absence de régulation, beaucoup de produits, plates-formes et logiciels américains ne s’embarrassent pas de respecter les règles européennes. Ce qui non seulement a un coût pour les entreprises US, mais aussi pour l’Union qui instruit de longs dossiers très techniques. De plus, ces dossiers judiciaires sont autant de points de frictions dans les relations transatlantiques qu’il est important de préserver faces aux menaces actuelles – notamment de Chine et de Russie.
Prévue de longue date, l’ouverture du bureau de San Francisco a été préparée par la venue de nombreux membres du parlement européens durant l’été qui sont allé à la rencontre de Google, Meta, Apple, Airbnb, eBay, PayPal ou encore Uber. Point de construction de luxueux bureaux, cette ambassade tech a posé ses ailes dans un premier temps dans le consulat d’Irlande, qui vient justement de pénaliser Meta/Instagram ! Un bureau qui profitera à la fois du réseau des représentations locales, mais aussi du poids de la représentation à Washington, en liaison avec Bruxelles.
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Source : Source Délégation de l’Union Européenne aux Etats-Unis d’Amérique