Après une fort mauvaise année fiscale 2000 (close le 30 septembre), qui a vu le cours de son action baisser de 78 %, Lucent commence mal son année 2001. Le nouveau PDG, Henry Schacht, qui a remplacé en octobre Rob McGinn, prévoit en effet un recul de 20 % des ventes (du jamais vu) et des pertes estimées à 25 ou 30 cents par action. En outre, le constructeur doit revoir à la baisse les résultats annoncés pour le quatrième trimestre 2000 : le chiffre d’affaires n’est plus de 9,4 milliards de dollars, mais de 8,7 milliards. Une bien curieuse affaire de crédits opérateurs débloqués trop tôt (74 millions de dollars), de livraisons non complètes aux clients (425 millions de dollars), notamment, qui font désordre et jettent un peu la suspicion sur la manière dont est gérée la société. En outre, Lucent a annoncé qu’il constituait une provision de 1 milliard de dollars pour frais de restructuration. Une partie sera consacrée à couvrir des licenciements qui devraient toucher essentiellement les usines américaines et relativement peu les filiales étrangères, dont la France. Le reste financera une réorganisation en profondeur de la société axée sur une réduction des coûts de structure. En particulier, la partie optique, le talon d’Achille de l’industriel, passée sous la houlette de Jeon Kim, qui va substituer aux lignes de produits traditionnelles des ” start up ” internes, plus dynamiques. Lucent a, en effet, manqué le passage aux systèmes à 10 Gbit/s et payé fort cher ce faux pas dans la course à l’optique, suivie de près par tous les analystes.
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