Depuis plus de 20 ans, Louis Thannberger est un personnage incontournable du paysage boursier français. L’entreprise créée en 1988 détient le record européen des introductions, avec 300 opérations. Contrôlant 50 % du marché français des entrées en Bourse, EFI veut passer à l’assaut des petites entreprises (7 à 8 millions d’euros de chiffre d’affaires) pour lesquelles il n’existe pas de structure d’accueil adaptée.Pourquoi la création d’Euroclass ? Car on ne fait pas du neuf avec du vieux. Il faut inventer autre chose. La Bourse de Londres l’a déjà compris. Elle crée un nouveau marché pour les biotechnologiques. Francfort et Paris en sont toujours à panser les plaies de leur Nouveau Marché. Avec 40 introductions en Bourse, 2001 a été l’année la plus difficile. Au moment où nous assistons à un bouleversement de l’histoire, on ne peut pas dire que l’imagination soit au pouvoir. Aux côtés d’Euronext et de Deutsche Börse, la Bourse des grands groupes, nous voulons créer une nouvelle Bourse exclusivement réservée aux PME-PMI, une Bourse des propriétaires à la différence de la Bourse des managers.Combien d’entreprises européennes seraient intéressées par votre projet ? Des petites entreprises familiales en croissance à la recherche d’une valorisation et d’une liquidité de leur patrimoine et donc introductibles en Bourse pour financer leur développement, ce n’est pas ce qui manque. On peut estimer leur nombre à 75 000 dont 30 000 en Allemagne (elle a raté le coche de l’expérience française du Second Marché inauguré en 1983), 20 000 en France, 15 000 en Italie, 10 000 en Espagne. Si nous arrivons à en décider seulement 5 %, ce sont près de 4 000 PME-PMI au total en Europe qui entreront sur Euroclass, soit 10 fois plus que sur le Neuer Markt et 20 fois plus que sur le Nouveau Marché. Le tout en l’espace de 10 ans.Quelle sera la structure du capital d’Euroclass ? D’un capital de départ de 5 millions d’euros [32,8 millions de francs, ndlr], il sera divisé en quatre quarts. France Finances et Industrie, que je préside, a déjà été rejoint par Aurel Leven, entreprise d’investissement et so- ciété de Bourse indépendante. Nous venons de signer un accord avec la banque mutualiste allemande DZ Bank. Nous attendons la réponse d’Euronext pour les 25 % restants. Mais des grandes banques françaises sont intéressées, des assureurs aussi. Si Euronext ne nous rejoint pas, cela ne nous empêchera pas de leur louer leur technologie. Quelles seront les grands principes de fonctionnement de cette Bourse ? Cette Bourse électronique sera basée sur l’acclimatation. Les nouvelles sociétés cotées s’engageront à mettre 10 à 20 % de leur capital dans le public dans les deux premières années, faute de quoi, elles seront exclues. Nous comptons être opérationnels à la fin du premier semestre 2002. Notre siège social sera à Lyon.
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