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Comment définissez-vous la tablette PC ?Louis Jouanny : Ce n’est certainement pas un PDA. Il est important de dire que c’est un véritable PC qui se cache derrière l’écran des tablettes. Mais son utilisation est beaucoup plus souple et polyvalente q’un PC, même portable. On peut s’en servir debout, dans l’espace exigu d’un avion, l’emporter en réunion pour prendre des notes, etc. La grande différence, c’est qu’on utilise un stylo à la place de la souris. C’est beaucoup plus naturel.Vous pensez que l’engagement de Microsoft va assurer le succès des tablettes PC ?J’en suis convaincu. Cela va donner de la crédibilité à un produit encore confiné à des marchés de niche. A l’heure actuelle, nos tablettes PC font un peu figure de produits exotiques dans l’entreprise. Elles s’adressent uniquement à des marchés verticaux : forces de vente, milieux hospitaliers, experts d’assurance, etc. Avec l’arrivée de Microsoft, on va basculer sur un marché horizontal. La tablette PC va devenir aussi populaire dans les entreprises que les notebooks et les PC de bureau.Quelle échéance vous donnez-vous ?Dans deux ou trois ans. Microsoft doit livrer son système d’exploitation au cours du second semestre de cette année. Les premières tablettes PC qui en seront équipées n’apparaîtront pas avant la fin de l’année. 2003 sera une année de transition : les tablettes PC vont attirer les early adopters, à la recherche du dernier cri en matière de technologie. C’est à partir de 2004 que le marché va exploser. Mais on pense que l’effet d’annonce aura déjà pour effet de doubler ou tripler les ventes de nos produits en 2002.Quel sera le prix des produits ?A terme, on devrait arriver au niveau de prix des portables ultralégers, soit aux alentours de 2 300 euros. Ce ne sera pas un produit économique.Le marché grand public est-il concerné ?Je ne pense pas. Du moins pas encore. Sur ce marché, Microsoft pousse Mira. A la base, il s’agit d’un écran plat de PC. Mais on peut le retirer de son socle et l’utiliser dans toute la maison, par exemple pour accéder à Internet. Mira n’est pas destiné à remplacer le PC.Y a-t-il encore des obstacles technologiques au développement des tablettes PC ?Non. Mais cela ne veut pas dire qu’il est facile de faire un bon produit, répondant aux exigences définies par Microsoft. Le réveil de la machine en moins de trois secondes est un critère important, tout comme l’autonomie qui doit dépasser celle des portables actuels. Les problèmes de surchauffe sont également critiques sur ce genre d’appareil qui ne peut pas recevoir de gros radiateurs et ventilateurs. Dans ce domaine, nous comptons sur l’expérience que nous avons capitalisée depuis près de dix ans avec nos produits.Que va apporter le futur système d’exploitation de Microsoft, Windows XP Tablet PC Edition ?On va passer d’un système Pen aware, où l’interface prend en compte l’utilisation du stylo, à un système Pen centric. Dans ce cas, le système d’exploitation tout entier est pensé dés le départ pour tirer partie du stylo. Cela se traduit notamment par l’apparition de l’encre électronique. On va pourvoir annoter des documents en écrivant directement sur la tablette, depuis n’importe quel logiciel. On pourra corriger ces annotations, faire des recherches sur des notes manuscrites, etc. C’est un changement radical dans la manière d’utiliser un ordinateur.Le doute plane encore sur l’efficacité du système de reconnaissance d’écriture associé aux tablettes PC ? Cela peut-il remettre en question la crédibilité de ces produits ?Je ne crois pas que Microsoft mettra en avant son système de reconnaissance d’écriture, dont on sait qu’il n’est pas infaillible à 100 %. A la place, il mise sur l’encre électronique. C’est vraiment quelque chose de fabuleux et qui ne repose pas sur l’utilisation d’un système de reconnaissance décriture.Les gens sont-ils prêts à abandonner leur clavier pour un stylo ?Oui, je pense. Le succès des Palm en est la preuve.
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