La société Overpeer s’était spécialisée dans une activité qui ne lui valait pas que des amis : l’émission sur les réseaux peer to peer de faux fichiers musicaux visant à décourager les internautes de
télécharger illégalement. Elle avait été rachetée en mars 2004 par le fournisseur américain Loudeye, également acquéreur de OD2 la même année. Mais, vendredi 9 décembre, Loudeye a annoncé officiellement qu’il mettait fin aux activités de
Overpeer.La maison-mère a publié un communiqué dans lequel elle reste assez évasive sur ses raisons. Et les dirigeants refusent de commenter plus avant l’opération. Toutefois, selon Cnet.com, ils ont admis qu’au cours du deuxième trimestre 2005,
Overpeer avait perdu un gros client. Loudeye explique donc vouloir seulement ‘ se concentrer sur son activité [la fourniture de plates-formes de distribution numérique, NDLR] et réduire sa structure de
coûts ‘. Des coûts immédiatement réduits, avec la fermeture de Overpeer, de 1,6 million de dollars pour le quatrième trimestre 2005, affirme la société, soit 10 % des dépenses du trimestre précédent.Les pratiques de Overpeer étaient évidemment peu populaires du côté des utilisateurs de réseaux peer to peer. Non seulement la société y mêlait des fichiers tronqués, au signal brouillé ou remplacé par des
publicités, mais Overpeer avait aussi été montrée du doigt au début de l’année pour des pratiques potentiellement dangereuses. Il s’était avéré, en effet, que l’une de ses
campagnes d’émission de leurres se traduisait par l’installation de fichiers sur l’ordinateur de l’utilisateur à l’insu de ce dernier.
Les ‘ faux fichiers ‘ sont vite repérés
Mais l’efficacité des services de Overpeer serait aussi en cause. En peer to peer,
‘ chaque fichier dispose d’un identifiant unique, le hash. C’est une signature
numérique, explique Tariq Krim, responsable du site Generation MP3. Un fichier altéré par une major n’aura pas la même signature que le fichier source. ‘Un novice sur les réseaux pourra toujours se faire avoir. Mais les plates-formes de peer to peer sont souvent couplées à de véritables sites Internet, fourmillant d’informations sur les fichiers en circulation. S’y
ajoutent les indications sur le nombre de personnes ayant téléchargé telle version d’un fichier ou le nombre de celles qui sont en attente.A priori, plus il y a de gens en attente d’un fichier, plus il y a de chances qu’il s’agisse d’une bonne version. ‘ Il y a un auto-apprentissage de la communauté, si bien que c’est assez
facile de savoir ce quil faut prendre ou ne pas prendre, continue Tariq Krim. Pour des gens qui ont passé plus de trois mois sur les réseaux peer to peer, les fichiers leurres ne servent à
rien. ‘
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